Niko nous aime pour de bon sur If I Could Be Your Love

NikoCe n’est même pas parce que notre dernière virée en boîte de nuit remonte à une bonne décennie, pas parce qu’on ne se souvient plus quand une (jolie) femme nous a tenu ce langage avec une telle intensité et encore moins parce qu’on se croirait plus jeune que l’on est. Ce n’est pas parce que ce deuxième single tiré du magnifique Electric Union de la chanteuse Niko nous a redonné envie d’être beau et de danser comme un lover. Mais on a trouvé d’emblée ce If I Could Be Your Love irrésistible.

Placé sans aucune subtilité à l’ouverture du disque (les salauds), le morceau suffit à lui seul à nous soumettre à la dance, à l’éclate, forces obscures contre lesquelles on avait pourtant lutté pendant des décennies en refusant d’agiter notre corps pour s’infuser à haute dose des musiques dépressives. If I Could Be Your Love se pare désormais d’un clip remarquable dirigé et monté par la chanteuse elle-même, et mis en images par Rosie Hillman. Comment résister à ce petit film qui convoque des soucoupes à la Ed Wood, des danseuses cervidées à la Eyes Wide Shut comme piquées chez Michael Clark, et porte sur lui un mystère sidéral, galactique et à la fois intime ?

If I Could Be Your Love est une déclaration à haute féminité ajoutée où Niko, femme fatale, ne dissimule plus ses sentiments pour nous. La cause est entendue alors qu’on la croyait perdue et la déclaration résonne sur un beat à deux temps, pur et sec comme une pulsation.

If I could be your love
I’ll do
If I could be your
If I could I’ll do
If I could be your I I’ll
If I could be your
If I could I’ll do
If I could be your love I’ll do anything
If I could be your love I’ll do anything
Don’t flee fly high
Oh you’ll go
Higher so high an art form
Don’t leave my side oh time files
Time moves and I move through

On rend les armes sous le chant habité des sirènes avant que n’explose à l’entame de la deuxième minute le motif qui tue et qui suffirait à lui seul à faire exploser les fausses fesses de Madonna : un pa-la-pa-pa-la (on le rendra comme ça) qui emporte tout sur son passage et nous projette dans un au-delà des années 80 qu’on croyait disparu depuis des décennies dans la mémoire des clubbers. If I Could Be Your Love ouvre un monde alternatif, disparu et désuet, un espace-temps et un espace-corps de liberté et d’hédonisme, qui convoque la folie des années 80 mais aussi des rythmiques soul et funky, agencée à la perfection par un Aim enamouré. « Le temps passe et je le transperce« , chante Niko, livrant la clé d’une dance music incendiaire et qui agit comme un « philtre à voyager dans le temps« , mi-cure de jouvence, mi-potion d’amour.

Electric Union est une machine à convertir les sceptiques, une arme redoutable au service de la dance, du rythme et du tortillement. On en redemande et c’est ici.

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