Palaye Royale balaye tout (et Placebo) sur son passage

Palaye Royale

Photo presse : Palaye Royale par Damon Baker

Emo-tion. Rock gothique. Brit pop. Glam shock ou Fashion Art Rock… On se croirait dans un BO échappée de la saga Twilight, ou face à un Brian Molko rajeuni, nettoyé de haut en bas et rebooté pour faire un effet XXL sur Insta et Tik Tok. On ne voudrait pas donner l’impression d’être condescendants ou de traiter le nouveau phénomène américain (le groupe a plus de 12 ans d’existence) avec désinvolture mais il va de soi que l’emballement actuel autour du groupe Palaye Royale renvoie à de vieux souvenirs qui mêlent la souveraineté transgressive d’un Marilyn Manson, l’âpreté feinte des My Chemical Romance et la petite gloire des Tokyo Hotel.

Emmené par son chanteur modèle, Remington Leith, Palaye Royale déploie un rock un peu punk et supposément sale (dans les coins) qui émoustille énormément le public EMO. Broken, leur nouveau morceau dont le clip a été tourné dans un monastère pragois du XIIème siècle, évoque la fêlure que peut provoquer une relation amoureuse toxique et destructrice. Jusque là, tout va bien. De la fracture et de la dépression, on peut évidemment rebondir et se reconstruire et… devenir meilleur. C’est ce que symbolise la rose en feu du clip, augurant une renaissance à venir que la musique ample et majestueuse accompagne et produit.

Palaye Royale est un groupe quasi théâtral (ils se disent influencés par Marc Bolan et David Bowie) qui affectionne énormément ces moments d’émotion, aime la tragédie, le romantisme et se relever de ses cendres. Le groupe s’appuie sur la relation du chanteur et de ses frères et s’est aussi fait connaître par son parcours chaotique. Originaires de Las Vegas (le plus vieux des frères est né au Canada – le nom du groupe étant une référence à une salle de spectacle de Toronto), les membres du groupe ont connu ce mélange de misère sociale et de paillettes qui caractérise la ville du jeu. Ils ont ensuite migré vers Los Angeles où ils ont franchi les étapes vers le succès tout en habitant dans leur voiture. Leur troisième album, The Bastards (sorti en 2020), devrait bientôt être suivi d’un Fever Dream, qui fera sans nul doute franchir un nouveau cap au groupe. Palaye Royale a fait sa réputation sur scène, offrant des spectacles à la fois ravageurs, incendiaires et sophistiqués. Tout ce qu’il faut pour plaire et séduire l’ado en mal d’émotion mais aussi parler aux plus anciens, amateurs de grand-guignol maîtrisé et d’émotions un brin surjouées, de guitares qui crient et pleurent au creux d’oreilles tendres.

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