Quand est-ce que ça a commencé à réellement merder ? Quand est-ce qu’en nous le doute s’est immiscé ? Quand est-ce que la supercherie du déhanchement est apparue ? Quand est-ce que le ver dans la pomme s’est fourré ?
On ne peut pas répondre « dès le début », parce que vraiment Eyelid Movies (Barsuk – 2010) est vraiment un bon album, sensuel et vénéneux. On ne voudrait pas répondre « très vite », même si, avec le recul, il est vrai que le mini-album Nightlife (2010) sentait déjà la redite, et que Voices (Universal – 2014) dégageait une odeur de testostérone inquiétante.
De fait Phantogram a quitté déjà depuis longtemps la sphère indé. Il se fait sampler par Kanye West et A$AP Rocky et collabore avec Big Boi d’Outkast. Et si le doute pouvait subsister (et la sympathie perdurer), leur passage en première partie de Muse pour un concert XXL à Paris en disait long sur leur ambition. La parution du troisième album de Josh Carter et Sarah Barthel devrait définitivement sceller le 07 octobre 2016 (Caroline/Universal) leur départ du monde des mortels.
Un son toujours plus gros, une posture toujours plus grossière… et un songwriting nettement moins inspiré, complètement supplanté par les effets d’une production emphatique, si on en juge par les singles postés sur le net. Pourvu que les vidéos à venir soient au moins aussi sexy qu’à leur début, qu’on ait un motif de tenir jusqu’à la dernière note du morceau.
Je te trouve un peu sévère, cher ami. You’re Mine et You Don’t Get Me High Anymore sont tout de même d’une belle efficacité.