Pour la 2e année consécutive, la Fanzinothèque et le Confort Moderne de Poitiers accueillent les Universités d’été du fanzine*.
Où l’heure où la presse « classique » se cherche, joue les « putaclicks » ou se dévoie dans une ridicule course à l’échalote post-révolution numérique, la conception et la création et la publication de contenus retrouve les chemins du « on n’est jamais mieux servi que par soi-même » et du vrai like & share vintage que représente ce type de petits magazines imprimés ou sérigraphiés, réalisés par des auteurs indépendants, généralement avec un axe provocateur ou contestataire, ou pas.
Au service du fanzine depuis 1989, la Fanzinothèque collecte, archive et valorise des créations et éditions en tous genres (musique, bande dessinée, cinéma, politique, LGBT, sport, science-fiction, tatouage, etc… etc…).
Fort d’un fonds estimé à plus de 50 000 fanzines de toutes provenances géographiques, la Fanzino et son ancien-directeur Guillaume Gwardeath ont lancé au sortir des confinements cette idée de rencontres, débats, ateliers assortis de concerts pour célébrer la libre expression et la production de contenus alternatifs uniques.
Loin de vouloir parler de retour du fanzine, il préfère une autre analyse :
« L’âge d’or du fanzinat est clairement derrière nous, mais plutôt que de parler de disparition puis de retour, je dirais qu’il y a eu une survivance et une adaptation« , a-t-il confié à Sun Burns Out.
« Les fanzines purement informatifs ont quasiment disparu, balayés par les blogs, les webzines puis les réseaux sociaux. Sont restées les publications sachant faire la part belle à la créativité, aux audaces de mise en page et au storytelling… Pour mesurer le volume de production du fanzinat en France, il manque des indicateurs fiables. Il n’y a pas de chiffres, pas de données. La Fanzinothèque enregistre bien des dépôts réguliers, mais toute une partie de la production passe sous ses radars : les fanzines de cinéma de genre, par exemple, ou les fanzines de supporters ultra. »
Cette deuxième édition sera en l’occurrence l’occasion d’assister à la projection en avant-première de son documentaire « Fanzinat » mis sur pied et réalisé en tandem avec Laure Bessi.
Au programme des vendredi 19, samedi 20 et dimanche 21 août 2022 :
Vendredi 19 août :
- 13h45, table ronde Fanzine et politique.
- 15h15, table ronde Fanzines féministes et scènes DIY.
- 16h45, table ronde Fanzines et foot
- 18h, Présentation du livre La Scène du Zine de Montréal par son auteur Izabeau Legendre
La journée sera l’occasion de naviguer parmi des stands de fanzines (12h – 19h) avant de plonger dans l’univers sonores d’un fanzine à sa façon, radio Quartier Libre (18h30 – 20h)
Cette première journée se clôturera avec les concerts et DJ sets de des Normands Veik et ( ) et de David Snug qui officiera également le lendemain en groupe avec Trosky Nautique
Samedi 20 août :
- 13h45, table ronde Autobiographies : se raconter sans se la raconter avec Cora Wang-Chang (fanzine Bobby Pins), Adrien Durand, (fanzine et éditions Le Gospel), Delphine Bucher, (Editions de la Dernière Chance), Violette Gauthier (Eau De Javel) .
- 15h15, table ronde Gildas Cosperec et Dig it !
- 16h45, table ronde Rapzines modérée par Barry Sy-Valade, jeune chercheur en histoire sociale et urbaine, auteur du mémoire de recherche intitulé ‘Une histoire sociale et transnationale de l’engagement dans le rap de la décennie 1990, Atlanta – Marseille, 1989 – 2001’.
En marge des tables rondes, même déambulation dans les stands et sur les ondes de radio Quartier Libre, suivies à 21h du concert Trotski Nautique.
Dimanche 21 août :
- 14h30, projection en avant-première du film Fanzinat (Passion et histoires des fanzines en France), en présence de membres de l’équipe de réalisation: Laure Bessi et Guillaume Gwardeath.
► Toutes les infos sur le film
Ces 2e universités d’été s’accompagneront d’expos :
- ULTRAS : 40 ans de Fanzines dans le mouvement supporters ;
- PCCBA (C. de Trogoff & L.L. de Mars) « Par la bande ».