En février dernier, les fumées toxiques ligériennes se sont disséminées grâce à Scoop & J Keuz. Ces vapeurs n’avaient qu’un seul et unique objectif : révéler Les Meilleures Choses.
Ce quatrième opus relève d’un brouillard hip hop qui pourrait sembler s’épaissir d’un brin de classicisme mais une empreinte carbonée très marquée rend le propos sonore servi garni. Ce chambardement industriel accompagne une réalité sombre qui s’associe de chimères. Les sonorités mazoutées s’agglomèrent aux discours piquants et précis. Le meilleur des mondes présenté par S & J est visqueux, enfumé et futuriste.
On ne cesse de penser à Asphalte Hurlante premier album d’Hi-Tekk & Nikkfure alias La Caution sorti en 2003. Les Meilleures Choses est certes moins complexe lyricalement, moins torturé musicalement et ne sera pas à ranger sur l’étagère des classiques. Il n’empêche, Scoop & J Keuz délivre un projet très sérieux et singulier dans sa réalisation. Là où il se rappelle à ce glorieux discographique c’est dans sa capacité à dépeindre une utopie du réel métallique.
On retiendra le morceau Jamnagar comme parfait résumé de cette épreuve en huit obstacles (+2 bonus). Le pipeline numéro deux délivre l’essence même des émanations rapologiques du duo. Une âpreté volatile est distillée tranquillement de la raffinerie de Scoop & J Keuz. Leur manufacture offre une narration angoissante qui œuvre pour laisser s’échapper des bulles d’air qui se rapprochent autant qu’en faire ce peut de l’ordinaire. Notre auditif se retrouve obstruer d’une matière gluante tant l’or noir est omniprésent. Celui-ci modèle un tout qui s’imprègne et s’incruste indéniablement de Luttes.
Point besoin d’arriver à courts de raisons ou d’attendre la faucheuse pour signifier que Les Meilleures Choses est à mettre entre les oreilles curieuses des fils d’ouvrier ainsi que des enfants de pédiatre. Petit cliffhanger de fin de chronique, la vidéo résumé de la release party de l’album à l’espace d’émergence musicale nantais : le Trempo.