Le nouvel et troisième album du groupe s’appelle Everything is My Family et sortira le 21 octobre. Le nouveau single, révélé il y a quelques jours, Ways I Can’t tell, marque une inflexion vers encore plus de générosité psychédélique que ce qu’on connaissait déjà des Crystal Fighters, sans qu’on parvienne tout à fait à identifier si c’est une bonne ou une mauvaise chose. Pour dire la vérité, si leur premier album en 2010, Star of Love, nous avait quelque peu intrigué, leur électro-folk transcendantal n’a cessé de nous surprendre par la suite, sans qu’on arrive à comprendre pourquoi le groupe rencontrait un tel succès. On avait fini par prendre plus de plaisir à regarder leurs photos qu’à les écouter. Des différents line up du groupe on a retenu que le chanteur leader Sebastian Pringle avait le chic pour s’entourer de chanteuses (et parfois d’instrumentistes) magnifiques et très douées !
Depuis dix ans, on peut le dire, l’aventure des londoniens est une affaire qui roule mais en partie à contre-courant. Le groupe se définissait lui-même à ses débuts comme l’association du Velvet Underground et… des Gypsy Kings, un grand écart entre des sonorités folk traditionnelles, de l’électro à la Alt-J par anticipation, et des voix cristallines, angéliques ou célestes. Depuis, le groupe propose pour les plus critiques une mixture assez incompréhensible où l’on peut discerner des influences africaines, asiatiques, basques (sur au moins un morceau), hispaniques, des instruments anciens et des synthétiseurs vintage. Le tout est enveloppé parfois dans un halo de guitares shoegaze qui donne à l’ensemble une prise aux fans de rock plus académique. Pour ceux qui aiment ça, les Crystal Fighters sont l’un des groupes les plus originaux du marché et aussi les pionniers d’une recherche musicale sans limite ni frontière. En exagérant un peu, on peut rapprocher leur ouverture d’esprit et l’étendue de leurs sources de celles qu’affichaient ou affichent encore aujourd’hui des gens comme les Pink Floyd, Peter Gabriel ou Damon Albarn. Le nouvel album devrait prolonger l’état de grâce pour ce groupe chouchou de la critique anglaise qui leur prête un énorme potentiel. Il faut dire que le message prêché par le groupe est œcuménique et que se dégage, depuis toujours, de leur musique un potentiel dansant redoutable.
On pourra donc y aller voir par curiosité et pour mieux comprendre l’étendue du phénomène.