Petit détour rafraîchissant par le piano (néo)classique de l’Argentin Julian Tenembaum qui fait son entrée officielle cet été avec un premier album, Fragmentos, chez Schole Records.
Le jeu du nouveau venu s’inscrit dans la tradition poétique et agile de son label d’adoption. Le piano y est roi, héritier des Nils Frahm et Max Richter coutumiers de ces horizons, pour un disque contemplatif et planant, pas dénué de jolies variations.
Le musicien est à l’aise dans les séquences dynamiques qui sont assez présentes sur l’album mais excelle surtout lorsqu’il s’agit de s’abstraire de toute matérialité et de développer une musique sensationnelle et fantomatique à l’allure crépusculaire. Ce Nocturno est à la fois radieux et apaisé, tendre et tranquille. Il reflète bien la mélancolie fauve du pianiste et sa propension à exposer ses émotions sans trop en faire. On y reviendra sûrement mais prendre le frais avec Tenenbaum est un plaisir de gourmets.