Thomas Cohen prolonge la Honeymoon

Thomas CohenL’ancien S.C.U.M Thomas Cohen, connu surtout pour avoir été le mari de la jeune Peaches Geldof, fille de et décédée il y a deux ans d’une overdose d’héroïne à l’âge de 25 ans, va sortir son premier album solo en mai chez Stolen Recordings/PIAS. L’album s’appellera Bloom Forever, on le sait depuis un moment, et Cohen vient de révéler un deuxième morceau qui laisse augurer de quelque chose d’intéressant.

S.C.U.M., son précédent groupe de shoegaze atypique (disons cela), était un truc qui pouvait attirer l’attention. Leur unique album, Again Into Eyes, avait des qualités qui ont été sous-estimées, à la fois classique à guitares mais aussi avec une bizarrerie naturelle à la Throbbing Gristle qui en faisait un groupe singulier. En solo, Cohen qui a depuis retrouvé l’amour auprès d’une ancienne amie/petite copine à la beauté assez fantastique (on vous laisse vous reporter aux pages people pour les détails mais cela vaut le coup) semble s’orienter vers une pop folk plutôt simple et dépouillée. Ce Honeymoon a de l’allure et la voix de Cohen rappelle celle du jeune Brett Anderson. C’est une voix qui ne manque pas de puissance et qui est très à l’aise pour évoquer les passions, le lyrisme et s’exprimer avec emphase. La version live donnée à l’occasion des Red Bull Sessions et qui tourne sur le net est beaucoup moins convaincante que celle de l’album. On lui préfère de loin la version studio.

La composition est solide et ne manque pas d’audace avec cette sorte de confession servie au saxophone. Mi-crooner, mi-faune encanaillé, Cohen est au choix une caricature presque parfaite du hipster tête à claques ou un vrai rebelle en devenir, un chanteur de torch songs 3.0 qui pourrait donner des trucs aussi chouettes et déchirants que l’explosion d’un Doherty au feu de camp. L’homme est triste, désabusé et chante sa peine à merveille. On peut penser ce qu’on veut de ce genre de types et des événements qui émaillent sa vie mais Cohen est à suivre pour ses qualités d’écriture et la liberté insolente qu’il incarne, ce mélange de morgue et de désespoir, de chance infinie et de déveine, de succès et de loose. Sa belle gueule fait le reste ou agacera ceux qui sentent le chiqué à dix pas. Peu importe à ce stade, le rock a besoin de destinées de ce type. Comme dans Noces Funèbres, le film de Tim Burton, Cohen s’est mariée avec une morte. C’est cool et dramatique à la fois. Un mec aussi beau détient à sa manière une forme de vérité. Et l’histoire continue. Le rock et le glamour sont indissociables. Thomas Cohen est le prophète.

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