Au milieu des groupes interchangeables, des hipsters policés, des suiveurs sans âme, Bambara se singularise.
Après leur incandescent et urgent premier single, Serafina, les Américains déploient leur charme vénéneux sur Sing Me To The Street pour annoncer pour Stray (mais n’espérer pas trouver l’album au pied du sapin, le disque ne sera disponible auprès de Wharf Cat Records qu’à compter de la mi-février 2020). Le chant baryton de Reid Bateh, à qui répond une douce voix féminine, n’est pas sans rappeler Nick Cave. Bambara fait ainsi fait preuve d’une belle capacité d’évolution, les premiers enregistrements du trio, il y a déjà plus de dix ans, étant bien plus primitifs et vindicatifs, marqués par l’influence de The Gun Club ou Gallon Drunk.
Ce cinquième album semble donc devoir s’inscrire dans la suite de l’acclamé Shadow On Everything (2018), avec de beaux arrangements cinématographiques, façon western déglingué avec pedal-steel, cordes et cuivres (comme du Calexico un jour de deuil), et chœurs féminins – celles de femmes fatales, inaccessibles forcément. On ne doit pas beaucoup rigoler dans les caves d’Athens. Ce croisement entre post-punk contrit et rockabilly expiatoire sent la mort, la sueur et la rage.