Tout cela n’est pas rationnel, mais c’est la magie de la pop-music : on attend avec une ferveur qui confine à la dévotion le retour des Doves – de vraies groupies adolescentes. Et de surcroît on espère que le trio refera la même chanson encore et encore. Ce serait tellement déroutant que de découvrir un morceau qui ne ressemble pas à « du Doves » !
Or, si cela fait bien 11 ans qu’on trépigne, il faut à peine quelques secondes pour reconnaître la formule des frères Williams alliée au chant de Jimi Goodwin (une formule maint fois copiée, mais rarement avec autant de réussite). Carousels ressemble à s’y méprendre à leurs précédentes chansons à succès et en particulier There Goes The Fear. Pourtant Jez Williams l’avait ébauché pour le compte de Black Rivers, le projet qu’il avait fomenté avec Andy lorsque les trois Mancuniens prirent des chemins différents (le chanteur Jimi Goodwin ayant aussi sorti un album en solo en 2014). Mais si cette chanson est déjà un hymne taillé pour les stades, c’est qu’elle bénéficie de l’association de ces génies de la mélodie. Baignée par une nostalgie euphorisante (la chanson évoque des souvenirs de vacances d’enfance dans le nord du Pays de Galles, dixit le groupe), la composition déploie un groove incroyable grâce à un sample emprunté à feu Tony Allen, figure de l’afrobeat décédé le 30 avril 2020. Le tout est servi par une production XXL (voire même un peu trop ?).
On espère que cette fois-ci et pour de bon, Carousels annonce que les Doves sont repartis pour un tour.