Sur le papier, c’est le mariage de la carpe du lapin, une idée aussi incongrue que d’aller chercher le peu glamour Christophe Galtier pour conduire le PSG, soit l’équipe la plus (?) bling-bling des championnats de foot européens (cette dernière phrase ouvertement putassière n’a d’autre justification que d’améliorer le référencement de cet article).
On attendait guère la bande emmenée par Jonathan Weil dans ce registre, mais le single placé en tête de proue du EP Strength In Numbers offre un voyage spatio-temporel aux Américains. Cette impression d’une immersion dans le Manchester des 80’s n’est jamais démentie au fil de cette production estampillée DAIS Records qui affectionne les recyclages en forme de travestissement. Cold Showers titille New Order (et un peu Joy Division ?) ainsi qu’un pan entier de la discographie Factory Records à ses grandes heures (Happy Mondays, Section25, voire OMD si on se rappelle l’escapade hors du giron Din Music). Et quand les références s’éloignent de ce spectre, c’est pour laisser paraitre l’influence de Depeche Mode.
Mais comme le rétro-futurisme est érigé en marqueur de notre époque, ces 5 chansons sonnent éminemment contemporaines, à défaut de pouvoir se targuer d’être modernes – si ce n’est dans la production et le format de diffusion puisque cet EP est uniquement disponible pour le moment en digital. Pour les fans du groupe, c’est un événement qui permettra de lever les bras tout l’été durant en se croyant en mode « after » à Ibiza – et pour tout autre personne ayant abandonné sa naïveté juvénile, la mise en ligne de ces nouvelles chansons ne vaudra guère plus qu’un nouveau spasme revivaliste.