Grâce à Cram Satori, voici le moyen d’oublier l’année 2020 définitivement. Le beatmaker réussit le tour de force de se Remember The Future pour ne plus regarder en direction du passé.
Le morceau d’introduction, Le discours d’un homme, résume à merveille l’ensemble de ce premier long format de Cram Satori. Même si le constat est en premier lieu bien amer, cet album renvoie à des lendemains qui chantent où le vivre ensemble serait simple et universel.
Le lyonnais délivre un projet qui flirte résolument vers le trip-hop pour s’établir aux confins de l’abstract et du chill hip-hop. Ce voyage aux quatorze coins du globe fortifie la connexion de l’Homme à la nature. D’ailleurs, cette utopie musicale s’affiche comme une épopée autour de la vie d’après. Une sorte de futur verdoyant d’espoir, de joie et de découverte où la liberté serait totale. L’origine des sonorités n’est pas étrangère à ce constat. Celles-ci se tâchent d’orient (Planet Mono, Somniloquy…) et dérivent par pincées vers le latin sans jamais vraiment se détacher de l’occident. On se prend aussi à entendre quelques pichenettes japonisantes parsemées de-ci de-là amenant une présence particulièrement centrale de la culture nippone (Heroes).
Tout à la fois serein, énergique et vagabond, Remember The Future et sa réalisation, qui tend vers les cimes, s’invitent au rayon des très bonnes surprises. Son caractère cosmopolite lui donne la force d’un Genki-dama phonique sonnant l’établissement d’un monde aux accents multiples de fraternité. Définitivement, cette première offrande place Cram Satori dans la catégorie des beatmakers à découvrir (en urgence) qu’il faut et faudra surveiller impérativement.