Il n’y a pas de mal à se faire du bien comme on dit sur la grand place du marché. On croyait le trip hop lounge ambient pop soul mort et enterré depuis que Massive Attack et quelques autres avaient radicalisé le discours. Ce n’est pas vrai. En ces temps difficiles, une plage de sable fin résiste à l’envahisseur morose, aux costards hors de prix et aux fous du volant (de Dieu). Pacific Shore.
Pacific Shore est un trio composé d’un Français, d’une chanteuse portugaise vivant à Madère (l’île de Paradis) et d’un Canadien. Après deux albums, dont on n’avait croisé la route (plutôt acidulée et chaleureuse) que du deuxième, Beyond The Mist, Pacific Shore revient aujourd’hui avec un nouveau EP, baptisé Wild Times.
Temps Sauvages bien sûr pour une musique qui s’affiche pourtant en amortisseur d’époque, planante, belle et sophistiquée comme une réminiscence des premiers (et meilleurs) Morcheeba, en moins soul et plus atmosphérique. La pochette est sublime, la voix de la chanteuse vous transporte au-delà des rêves. Le tout dans un bel écrin teinté de bleu profond et d’ambiances marines. L’électronique est minimaliste et parfois un peu facile mais les chansons tiennent toutes leurs promesses, s’enroulant/déroulant délicatement autour de vous pour vous faire connaître l’ivresse des profondeurs.
On peut danser comme un imbécile sur Sisterhood, se faire un peu peur sur Mirror, planer sur Above The Cliff (le pendant du genre d’un Just Like Heaven en apesanteur) et bien sûr aimer la vie sur le programmatique Paris. En 6 titres impeccables, Pacific Shore fait souffler un vent arrière doux et chaleureux qui fait énormément de bien par où il passe.