On avait fait la fine bouche/oreille à l’écoute du premier extrait du nouvel album de Mogwai, As The Love Continues. La nouvelle année est passée par là et le deuxième extrait déboule en cette belle journée pourrie pour nous faire changer d’avis. Ce Ritchie Sacramento, aérien et (chose pas si fréquente avec les Écossais) chanté est mélodique, inspiré et délicat comme du Grandaddy.
On y retrouve tout ce qu’on aime chez Mogwai, une rythmique (batterie/basse) qui se détache avec une belle lisibilité, une progression savante et dont la sophistication se révèle un peu plus à chaque écoute, et, une fois n’est pas coutume, un embryon de mélodie vocale séduisante et addictive. Le titre vient d’un malentendu véhiculé par un ami du groupe qui prononçait ainsi le nom du compositeur Ryuichi Sakamoto. Le texte évoque (d’après le communiqué de presse) une anecdote sur feu David Berman qu’aurait racontée au groupe le Pavement Bob Nastanovitch au sujet d’un jet de pelle… sur une voiture de sport. Il nous faudra réécouter le morceau plusieurs fois encore avant d’y voir plus clair !
Avec ses quatre minutes, ses jolis ponts et ses reprises de chant, Mogwai sonne comme un lointain cousin mélancolique de New Order, un petit frère d’Epic45 et cousin par alliance de Ride. Shoegaze, post-rock ou machinchose, slowcore ou on ne sait quoi, ce nouveau single aux images magiques défie les chapelles pour hypnotiser et nous projeter instantanément dans un ailleurs surnaturel et gentiment communautaire.
Croisons les doigts pour que la suite soit de cette farine.