Oubliez Gilbert Montagné, le disco et tous ces trucs du passé : la discothèque du futur passe par l’Italie, les synthés vintage et le rock psychédélique mais aussi par le hip-hop, la dance et les musiques de film. Voilà ce qu’inspire le nouveau single de La Batteria, le groupe le plus cool de la botte, baptisé Disco 2020. Avec le renfort de l’imparable producteur et musicien romain DJ Stile, figure souterraine du hip hop italien (bah oui), Emanuele Bultrini et ses compères signent une composition racée, sexy et emballante.
On ne sait pas si ce single est annonciateur de quoi que ce soit ou juste un one-shot. Leur dernier album en date, La Batteria II, est encore tout frais et pas tout à fait épuisé, que le combo Italien s’y remet déjà. Le morceau est soutenu par un clip lo-fi et vintage monté par l’illustre Tony Negri. Disco 2020 est sous-titré fort à propos Vietato Ballare, ce qui, d’après nos souvenirs d’Italien, signifie tout bêtement : le pas de danse. Certains n’auront que du mépris pour ce genre de musique. Ils auront tort : il y a tout un monde à l’œuvre ici et une technicité hors pair. L’usage des synthés et de la guitare électrique est millimétré. Les accents funky sont équilibrés et judicieux, mêlés à une rythmique mi-jazz, mi-hip-hop du plus bel acabit. Derrière ses relents kitsch, la musique de La Batteria n’est rien moins qu’une synthèse fascinante, à défaut d’être complètement révolutionnaire, de trente ou quarante ans de musique instrumentale. On saluera en fin de minute 3 un riff de guitare électrique sublime qui souligne l’audace et la désinvolture du groupe.
Pas sûr que Disco 2020 fasse des ravages dans les campings cet été, mais on pourra danser et faire l’amour dessus en sirotant un Martini Bianco et en crachant des noyaux d’olive dans toutes les bonnes trattoria puis s’envoyer en l’air en écoutant Mina.