Everything But The Girl n’a plus rien à perdre

Everything But The Girl par Edward Bishop24 ans, c’est le temps qui se sera écoulé entre le dernier album d’un duo que l’on peut qualifier de mythique sans galvauder l’expression et l’annonce de ce nouvel album qui arrivera avec le printemps, duquel est extrait ce nouveau titre en autant d’année, Nothing Left To Lose. Alors que la plupart des groupes qui reviennent le font souvent via un retour aux fondamentaux de leurs débuts, Ben Watt et Tracey Thorn, le duo emblématique qui forme Everything But The Girl semble lui reprendre la suite de l’entichant Temperamental exactement là où il l’avait laissé, dans cet univers dancey classieux, bande son branchée de pool party ensoleillée ou de défilé sur les podiums des créateurs les plus en vue. Bien sûr, il faudra encore attendre un peu pour savoir si Fuse, l’album qui sortira le 21 avril sur le label Buzzin’ Fly Records sous licence Virgin et en grande partie enregistré en catimini à la maison sera de la même teneur que ce single mais on en est à l’espérer tant Temperamental et plus encore l’énorme Missing et sa valise de remixes qui firent danser les foules 5 ans plus tôt et résonne toujours dans ces corps enfiévrés étaient des réussites d’electro lumineuse sur lequel house et drum’n’bass ne s’étaient jamais aussi bien mariés avec l’univers à l’origine très pop et boisé, sensiblement bossa du duo.

Nothing Left To Lose enfile donc de nouveau les habits de lumière du samedi soir même s’ils ont quelque peu changé. Porté par une production résolument moderne, c’était la volonté affirmée du duo, le titre virevolte sur une mélodie parfaite et une basse électronique hypnotisante. Rien n’a changé, ou presque. Près d’un quart de siècle plus tard, la voix de Tracey Thorn, plus grave, plus soul, accentuant les vibratos, n’est plus tout à fait la même et a quelque peu perdu ce timbre si original, si familier, si attachant qui était le sien parfois chez les Marine Girls mais surtout au sein de son couple/duo avec Ben Watt. Avouons-le, c’est à première écoute perturbant mais impossible d’en vouloir aux affres de la vie d’avoir modifié la voix d’une honorable femme de 60 ans pas encore astreinte à la retraite artistique et aux posts « fleurs et potager » malgré ce que son insta laisserait croire; il faut s’y faire. Et on s’y fait car au-delà du timbre, reste la présence, l’interprétation, ce plaisir de retrouver un groupe au meilleur de sa forme alors qu’on le pensait disparu, comme en témoignent les quatre albums solo chacun sortis depuis 1999.

Toute aussi moderne est la vidéo qui accompagne le morceau, un long plan séquence chorégraphique réalisé par Charlie Di Placido, entre parade nuptiale et danse des morts vivants qui renforce la singularité d’un titre franchement réussi et fait de Fuse l’un des premiers grands albums attendus de 2023.

Crédit photo : Edward Bishop.

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