Alors qu’à défaut de pouvoir enfin écouter de nouvelles compositions de The Cure, on guette la moindre apparition du Grand Prêcheur Robert Smith comme ce fut le cas lors de la dernière pleine lune aux côtés de CHVRCHES, on a jeté notre dévolu sur TRAITRS. En effet au milieu du marigot goth/ post-punk / new-dark-cold wave, le duo canadien figure parmi les prétendants les plus crédibles aux rôles de meilleur outsider. En seulement 2 albums parus depuis 2016, ils ont progressivement réussi à s’affirmer au point d’être déjà une référence.
Car oui, si l’inspiration vocale est flagrante et crânement assumée, TRAITRS évite l’écueil du plagiat (forcément vouer à l’échec quand on prend pareil maître-étalon) grâce à ce supplément d’âme qui fait vite comprendre que ces deux-là ne font pas semblant et n’essaient pas de « faire comme ». Une boite à rythme qui tabasse, des synthétiseurs qui suintent, une guitare hérissée comme un barbelé et ce chant habité, torturé : la formule est austère et minimale mais lorsque c’est fait avec les tripes, ça donne un brûlot comme Thin Flesh (extrait de Butcher’s Coin, co-publié sur Alchera Visions, Manic Depression et Pleasence Records et qu’on balance pour appâter les croque-morts).
En ne modifiant en rien ses préceptes, le groupe annonce pour le 30 juillet la parution via Freakwave Records cette fois-ci, d’un nouvel EP baptisé The Sick, Tired And Ill – un titre qui promet une bonne marrade estivale. L’objet, évidemment en édition vinyle et tirage limité, comprendra 6 nouvelles compositions. Et si tout est de la même teneur (noire, très noire) que le single Madgalene, il est probable qu’on n’aura pas envie de croiser les rayons du soleil cet été et qu’on préférera se plonger dans la (re)lecture de l’intégrale de À la recherche du temps perdu.
