Frustration fout (l’empire de) la honte aux autres groupes français

FrustrationLa pression commence à monter dans les rangs des rockeurs français à l’approche du nouveau Frustration. Empires of Shame débarque chez Born Bad Records, leur label historique (dont ils sont les premiers rejetons et l’une des clés de voûte) le 14 octobre et succédera à l’indispensable Uncivilised sorti il y a déjà près de quatre ans. Pour les jeunes et les ignorants, Frustration est l’un (pour ne pas dire LE) des meilleurs groupes post-punk français en activité, le plus direct, le plus working class et le plus flamboyant sur scène. Ceux qui ont croisé leur route en concert s’en souviennent : ce groupe est une tornade, blanche, brute, mais une tornade qui tourne dans le bon sens et produit une déferlante cultivée, nourrie aux meilleures sources et surtout un groupe d’une éthique et d’une honnêteté totales. Dans la même catégorie, il n’y a guère plus que les anciens Sloy de 69 (plus discrets et moins tendance) pour rivaliser.

Fabrice, le chanteur, et ses quatre comparses sont des exemples pour tous les bébés rockeurs de l’Hexagone, parce qu’ils n’en sont pas justement. Leur musique est dansante, pétillante, tendue, évoquant le meilleur de la cold-wave historique à la Killing Joke, Joy Division mais aussi le punk new-yorkais ou des univers plus dansants, entre The Modern English des premiers temps et Cabaret Voltaire électro. La musique de Frustration par sa fougue, son agressivité sociale et sa présentation générale est non seulement indispensable à l’équilibre du rock français (globalement dépolitisé ou niais) mais la preuve (contre X) selon laquelle on peut composer et chanter en anglais… tout en ayant pas (toujours) un accent irréprochable. Derrière l’urgence qui se dégage des morceaux, Frustration devrait porter avec ce nouvel album un discours concerné et engagé. C’est du moins ce qui transparaît derrière la tracklist : Dreams, Laws, Rights and Duties, Mother Earth In Rags, Excess.

A part quelques images enregistrées des dernières prestations live, durant lesquelles les nouvelles chansons ont fait leur apparition, c’est tout ce qu’on peut dire pour le moment. Les empires de la honte tremblent déjà dans leurs guêtres.

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