Capté les 9 et 10 avril lors de concerts donnés en simili acoustique que l’on peut retrouver en location vidéo pour 10 dollars la séance sur un site dédié, ce nouveau disque (In A Trance and Wandering Around) de Jason Lytle (qui semble désormais et officiellement incarner Grandaddy à lui tout seul) ressemble à un best-of en 14 titres, interprété par le leader barbu de l’ancien groupe de Modesto. Ce n’est pas pour autant qu’il faut s’en détourner ou se précipiter dessus : on l’a déjà écrit en évoquant sa relecture de Sophtware Slump au piano, on aimait bien aussi quand la formation évoluait en groupe et à un niveau sonore plus élevé, même si on ne résistera jamais à réécouter Beautiful Ground pour la millionième fois.
Il n’en reste pas moins que la voix de Lytle se prête assez bien à ces versions fragiles et émouvantes qu’on égrène ici. Hewlett’s Daughter marche toujours aussi bien et on ne parle même pas du Crystal Lake. Le jeu de piano de Lytle est à la fois simplissime et toujours accompagné d’une forme d’incertitude maladroite. C’est ce petit manque de précision couplé à la voix haute de Lytle qui fait des miracles ici plutôt que l’habituelle confrontation entre les guitares et les machines. On aime comment Yeah Is What We Had, tiré de l’injustement malaimé Sumday, s’en sort, mais aussi comment Lytle revisite le beau Wave To Me On Your Way To The Watercooler, titre mineur tiré de l’oublié Excerpts from the Diary of Todd Zilla. Le disque est un bel exercice entre nostalgie conquérante, réinterprétation et moments de grâce. On est un peu curieux de savoir comment Jason Lytle va pouvoir rebondir après cette séquence au piano, ce qu’il peut proposer de différent ou de nouveau qui ne nous ramènerait pas inévitablement à l’excellence de Sophtware Slump. En attendant, cette musique peut faire du bien et il ne faut pas s’en priver. Le disque est disponible sur le Bandcamp du groupe (10 USD encore).
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