Sans être des supporters aveugles de la chanteuse Barbara Carlotti, il faut avouer que son apparition sur le premier album d’Hyperrêve, Nos absences futures, sorti ces jours-ci apporte à ce morceau un charme et une dignité extraordinaires. Bâti sur ces duos féminins (avec Delphine Le Vergos, Verity Susman ou encore Chloé Mons), il faudra évidemment qu’on reparle très vite de ce disque superbe qui nous propose en plus un album-concept actuel sur la fin du monde, la catastrophe écologique à venir et la reconstruction de la civilisation… rien que ça. Lancé par un Si Tu pleures qui accueille l’écrivain star Alain Damasio au chant, le disque évoque par la sophistication rock de ces arrangements et le chant grave et solennel, le disparu Alain Bashung. C’est dans ce registre que travaille Hyperrêve, dans ce registre qu’il triomphe ici.
Avec Barbara Carlotti, on atteint sur Rouge Gorge, un vrai sommet d’émotion sur un faux rythme jazz et chanson, qui sublime un texte magnifique. La chanson ne requiert pas de longs discours et des commentaires savants : elle touche juste et impose Samuel Lequette (l’homme qui se cache derrière le pseudo Hyperrêve) comme l’un des compositeurs et chanteurs les plus instantanément doués de l’Hexagone.