Sauve qui peut : Goune et Led Zeppelin s’épilent à sec

Goune - Grande CanetteGoune, l’enfant sauvage venu du Gers et fils caché (et abandonné à la conception) de Ricky Martin, l’immense vedette internationale à qui il avait dédié son premier album, est de retour. Et ce n’est pas une bonne nouvelle pour les ligues de vertu, les amateurs de belle langue et de métaphores poétiques. Dans l’écurie CMF Records, qui compte pourtant quelques lascars à la langue bien pendue, Goune fait figure de monstre et de type affreux. Le garçon a la rime lourdingue, la saillie qui pendouille comme un sac de couilles au cul d’un lépreux et un sens de l’image qui ferait aisément passer Fuzati pour le Milton de son époque. Goune est dégueu, trash, hardcore, sexuel et… il porte des lunettes et, dans son dernier clip, un foutu pull sur les épaules comme Frédéric Beigbeder. Ses beats sont sales et répétitifs et son flow est à la fois clair et tragiquement joyeux. Ce type est une tête à claques et la plus formidable machine à distiller des petits uppercuts de traître à la pointe du menton que le rap français ait enfanté depuis dix ans.

« On ne fait que me dire qu’il faut que je m’adapte si je veux décrocher la lune. Mais, promis, j’arrêterai le rap si je pouvais m’auto-lécher l’anus.« , voilà à peu de chose près comment commence cette affaire là. Et au fil des minutes de ce nouveau morceau, disons que cela ne s’améliore pas vraiment. A sa manière, Goune est un prince de la rime et un violeur lexical hors pair. Son nouveau morceau Led Zeppelin est atroce et plein d’astuce et d’audace. On ne sait pas encore à quoi ressemblera l’album Grande Canette qui sortira le 16 mars, mais si c’est de ce niveau là, cela devrait être l’un des grands moments transgressifs de ce premier semestre. Après Stick, CMF continue de faire subir les 1001 sévices au rap français et à cette idée selon laquelle la poésie urbaine (ah, ah) serait un art respectable. Pensez-vous donc : le rap est une musique de barbares, de sauvages et de criminels. Goune est l’associé du diable. MC Solaar doit se retourner dans son string.

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