Pop en diable : lorsque l’été revient, difficile de résister à ces petites mélodies entêtantes qui ne paient pas de mine et donnent envie de sourire, à ces guitares qui sonnent comme des violons, à cette voix qui chante l’amour d’un petit air triste, et à ces zébrures de cordes qui donnent à la moindre émotion l’allure d’un roman de Margaret Mitchell. Difficile ainsi de ne pas se sentir mieux et bien dans sa tête à l’écoute du On My Mind de Jaromil Sabor, dans l’album Mount Vision est annoncé pour dans quelques jours (le 9 juillet) chez Howlin Banana Records / Safe Rain Records.
L’artiste bordelais, Loïk Maille (son vrai nom ou du moins le suppose-t-on), toujours tiraillé entre pop acoustique et envolées psychédéliques, met son plus beau scaphandre pour nous emmener cette fois très haut dans les étoiles. Le nouvel album, le sixième, est le lointain héritier du premier disque que le chanteur a composé sous ce pseudo référencé (Jaromil est probablement emprunté à la Vie est ailleurs de Kundera) en 2012. Il explore depuis ce périmètre élégant et gracieux d’une pop intime et flamboyante, dans la lignée sonore de génies 60s tels que les Kinks ou plus proches à la Boo Radleys. Jaromil Sabor ne tient pas encore tout à fait son Sunny Afternoon avec ce On My Mind mais il y réussit, associé à un clip somptueux tiré du Baron de Munchausen de l’illustrateur Karel Zeman, une balade sentimentale et galactique absolument éblouissante. Les violons vont chercher un petit effet stonien ou The Verve qui permet au motif de rentrer plus profond dans l’esprit tandis que la voix du chanteur emprunte un peu de sa langueur nasillarde aux britanniques Liam Gallagher ou Peter Perrett. Rien de sulfureux ici, mais la découverte (encore et toujours) que le sentiment amoureux procure la même sensation que de marcher sur une planète inconnue et de pénétrer dans un autre monde.
On reviendra prochainement sur l’album qui, à l’image de ce single, est admirable.