Il ne faut jamais très longtemps pour se (re)plonger avec délice dans le charme suave des Tindersticks. New World, leur nouveau morceau, précède un album qui ne sortira qu’en septembre et dont on est à peu près certains qu’on adorera se prélasser… à l’intérieur. Chaque disque du groupe de Stuart Staples est ainsi fait qu’on s’y retrouve comme on essaierait un nouveau canapé italien : d’emblée à l’aise et avec la sensation d’être déjà venu là avant mais aussi de découvrir à chaque fois un confort et une chaleur nouveaux.
New World est accompagné d’un clip assez cool qui met en scène en stop motion les céramiques de la fille du chanteur. Il est surtout très soul et habillé d’arrangements de cordes et de cuivres qui changent de ce que le groupe avait donné à entendre, il y a maintenant cinq ans, sur leur dernier album studio en date, Distractions. Après cet essai résolument expérimental, il semblerait que les Tindersticks, qui ont depuis fêté leurs 30 ans autour d’une compilation du souvenir (2022), sont revenus à l’académisme génial pour lequel on les connaît. On peut évidemment se tromper, puisqu’il ne s’agit que du premier single mais on a pas l’impression ici de voyager en terre inconnue. Ce New World évoque l’idée d’apprivoiser un monde singulier et aux caractères étranges et étrangers, l’idée aussi de se sentir un peu en décalage avec tout ça. Cette bizarrerie est rendue à merveille par des arrangements sophistiqués, presque exotiques et qui semblent emmener le groupe, au chant immuable, parfait, bas et complètement maîtrisé, en dehors de sa zone de confort.
Soft Tissue, c’est le nom du quatorzième album du groupe, sortira chez City Slang le 13 septembre.