On connaissait les charges politiques joviales des Vulves Assassines. Celles-ci n’ayant pas suffi visiblement, et malgré leur justesse, à déboulonner les gentils cadavres qui nous gouvernent, l’électro-punk français a peut-être trouvé un nouveau porte-voix plus puissant, plus radical, plus sombre aussi : Blast Candy. Le groupe emmené par sa chanteuse Mira Victoria et qui compte dans ses rangs Tibo Brandalise (qui a notamment fait la batterie ces dernières années pour Iggy Pop) sort en juin son deuxième album, Future Drone Killer.
A l’écoute des premiers singles, l’impeccable Violence d’Etat, dont on met le lien ici et qui s’en prend frontalement au Président de la République ou encore le flippant Victimologie qui égrène les victimes récentes de bavures ou incidents policiers, Blast Candy n’y va pas avec le dos de la cuillère. Cet album est un brûlot qui, s’il va plus loin que ce qu’on a entendu là, pourrait bien s’attirer quelques problèmes. Le punk mécanique délivré par le groupe accompagne à merveille les paroles colère froide/scansions accusatrices d’une chanteuse qui fait penser à Lydia Lunch ou aux Pussy Riot. Féministe, ultra politique, révolutionnaire, le groupe est sur cet album capable également de beaux morceaux inspirés et presque surréalistes à l’image du magnifique La Fille à Roulettes, dont on reparlera peut-être, ou de morceaux plus festifs et relâchés, interprétés en anglais. Les Blast Candy ont un registre beaucoup plus large que ce spoken word glacé qui rêve de voir Emmanuel Macron rendre le pays confisqué aux Français. La revanche est un plat qui se mange chaud et en collants fluo.
Future Drone Killer devrait être l’une des curiosités de cet été.
