Luis Francesco Arena / A Cool Breeze
[A tant rêver du roi Records]

7.5 Note de l'auteur
7.5

Luis Francesco Arena - A Cool Breeze2021 est passée mais il n’est pas interdit de faire un peu de rattrapage. On avait négligé ce nouvel album (le sixième) de Luis Francesco Arena, A Cool Breeze, sorti il y a maintenant trois bons mois. L’artiste est accompagné, depuis le disque précédent, par Nicolas Cueille, et continue d’étoffer sa formule de départ d’essence folk-folk pour lui donner des tours plus pop et ambitieux.

C’est cette dimension exploratoire qui prend le dessus ici et constitue le principal intérêt d’un album qui déborde de bonnes intentions, d’idées mélodiques et de rebondissements. La matière première est de qualité : chansons bien écrites, construites assez classiquement et interprétées par une voix claire et fine, qui n’en est pas moins capable de variété et de brisures soudaines. Le single Atlantic Skies est assez emblématique de ce qu’on trouve ici : enlevé, jamais morne, et inspirant, grâce à des progressions parfois bluffantes, tout concourt à la lente élévation du propos vers un climax d’émotion ou de nostalgie. Depuis le dernier album, la texture du son s’est considérablement enrichie intégrant des machines, des échos math-rock, des boucles et des arpèges cristallins.

Dans ses meilleurs moments, le disque offre des instants de grâce et d’harmonie qui confinent à la magie. C’est le cas sur le sublime Bow To The Boy où les arrangements sont formidablement calés et d’une belle richesse. Le son est ample, d’une épaisseur jazzy confortable et bienveillante. La voix semble se mêler aux instruments pour enjôler et cajoler. On a cette même sensation de légèreté et d’aboutissement sur le joli Secret Hideout, chanson qui donne envie de s’abandonner et de se lover à l’abri des regards. On est un peu moins sensible à des morceaux comme Operator ou She qui nous semblent présenter un peu moins de surprises et pêcher par excès d’abstraction. C’est le seul écueil qui guette parfois cette musique composée pour les anges et les amateurs : se tenir trop loin du sol et trop haut dans les étoiles.

Heureusement, à l’image d’un Marble Sounds français, le groupe prend le soin d’ancrer ses textes et sa musique dans une forme de proximité agissante qui laisse souvent la place à l’émotion. C’est le cas entre autres sur le très beau Amtraks et le final Fail Safe, petite merveille qui n’est pas sans évoquer la beauté désaccordée des premiers Palace. On aime quand Luis Francesco Arena vient chercher par une sorte d’âpreté dans le chant cette dureté qu’il ne s’autorise pas toujours dans la mise en sons.

Tracklist
01. What remains
02. Through the gates
03. Rejoice
04. Atlantic Skies
05. Secret Hideout
06. Bow to the Boy
07. Amtraks
08. In a hurry
09. Operator
10. She
11. Fail safe
Liens
Recevez chaque vendredi à 18h un résumé de tous les articles publiés dans la semaine.

En vous abonnant vous acceptez notre Politique de confidentialité.

More from Benjamin Berton
Television Personalities / Beautiful Despair
[Fire Records]
Ceux qui dédaignent les rééditions et sorties d’archives plus ou moins posthumes...
Lire la suite
Leave a comment

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *