Il fut un temps où on appelait ça les groupes Cajoline du nom du célèbre ours câlin. On aurait pu reprendre l’expression pour présenter le précédent clip de Pam Risourié, dont on avait parlé l’an dernier, mais elle vaut toujours pour ce nouveau single, Cinnamon Leaves. Pour dire la vérité, on ne s’était jamais posé la question de savoir si la cannelle avait des feuilles. Après recherche, celles-ci sont longues, fortement odorantes, opposées, oblongues et fortement nervurées. Elles sont utilisées en infusion notamment pour soigner les états d’asthénie, de fatigue de l’organisme mais aussi, à l’égal du gingembre et de façon étonnante, pour tenter de sauver la libido de certaines âmes en détresse.
Cela tombe assez bien car si on est pas certains que la musique de Pam Risourié soit tout à fait appropriée pour se mettre tout nu et faire l’amour (encore que tristesse et sexe sont plutôt bons amis), le nouveau disque du groupe, Noctessa, qui sort à la fin du mois de mai, sera un très bon antidote contre le désespoir et la morosité, un très bon disque pour se presser les uns contre les autres, s’embrasser et chérir ses proches.
Il y a une bienveillance et une attention portée à l’autre qui émane de cette musique dont on cerne assez mal les contours, une chaleur humaine qui se dégage de cet à peu près shoegaze, évanescent et cafardeux qui, au lieu de rendre triste, émeut et fait fondre nos résistances. La musique de Pam Risourié est à peu près tout le contraire des gestes barrières : elle vise à accueillir l’autre dans toute sa désolante honnêteté. C’est une musique de confinement doudouille et de tendresse éternelle.
Les plus perspicaces tenteront d’écouter les paroles et de savoir de quoi ça parle. Pour les autres, seuls les effets compteront et ils n’auront pas tort. Pam Risourié est un groupe aux vertus consolatrices insoupçonnées.
Crédit photo : Pam Risourié par Juliette Delivertoux.