Ce n’est pas à proprement parler un titre de Noël mais, dans la mesure où il déboule en pleine période de fêtes et évoque une sérénité et une bienveillance (même morbides) qu’on appelle de nos vœux, ce nouveau morceau de Marc Almond sonne comme une bénédiction.
Après un premier extrait Lord of Misrule, pas forcément génial, ce Hollywood Forever, qui annonce un album à paraître fin janvier, Chaos And A Dancing Star, éveille la curiosité et l’appétit tant il dégage de poésie et de grâce. Enregistré à Los Angeles, comme l’album, le single renvoie à l’âge d’or d’Hollywood et à la disparition des grandes stars du cinéma. C’est un morceau nostalgique, un brin funèbre (puisque Almond parle du cimetière des stars comme du cimetière des éléphants) mais surtout un titre qui met en valeur la voix splendide d’Almond, son crooning qui n’est jamais aussi séduisant que lorsqu’il se présente, comme ici, dans le plus grand naturel. Les arrangements sont à la fois classiques et minimalistes, à rebours de ces récentes expériences électro ou synthpop. L’album a été travaillé avec le producteur musicien Chris Braide qui s’est spécialisé, avec Lana Del Rey notamment, dans ces ambiances classieuses et flamboyantes à la majesté 60s. Marc Almond est ici dans son univers de glamour finissant, de suicide, de tapis rouges et de décadence fastueuse comme en son domaine : royal et souverain.
Le morceau est accompagné par un petit film signé Charlie Max qui renforce l’effet de nostalgie par le grain épais de l’image. En un mot, c’est très beau et très bien senti, l’un des plus beaux morceaux de la période et une fenêtre ouverte sur ce qui pourrait constituer l’un des premiers moments surprenants de 2020.