Charlotte Marionneau (Le Volume Courbe), la Belle Dame Sans Merci

Charlotte Marionneau (Le Volume Courbe)Comme dans le poème de Keats, le personnage de Charlotte Marionneau est aussi mystérieux qu’insondable, précieux qu’envoûtant. Rare avec son Volume Courbe, au nom platonicien dérivé de l’invention du sculpteur ami Marcel Marionneau, la chanteuse française, vivant à Londres depuis 20 ans, a sorti en fin d’année 2015 un album magnifique qui figurait dans notre top de l’année.
I Wish Dee Dee Ramone Was Here With Me nous a fait fondre de bonheur, d’extase et d’amour pour son rock uranien, parfois puissant mais surtout ultrasensible, brut et millimétré. Couvé par son ancien amoureux Kevin Shields (My Bloody Valentine), mais très largement autonome, Charlotte Marionneau aligne des chansons définitives (le tube ultime Rusty, le génial I Wish Dee Dee Ramone Was Here With Me), des reprises brillantes de Nico et de Rocky Erikson, l’ambulance de Topor et quelques autres curiosités qui relèvent d’un vrai faux DIY (Do It Yourself) sophistiqué et mûri à l’extrême. Disque d’indécision déterminée, ce deuxième album du Volume Courbe est l’un de ces albums discrets qui donnent du sens (et de l’émotion) à une discothèque.
Artiste née et exploratrice de la scène indé londonienne depuis le milieu des années 90, « ami des stars indé », Charlotte Marionneau est lente au labeur mais porte haut l’image d’une femme française qui est d’autant plus fascinante qu’elle ne vit plus chez nous. Elle raconte deux décennies de rencontres et d’aventures au cœur de la capitale mondiale du rock indépendant.

English version below

Cela fait plaisir de vous avoir en interview pour (enfin, enfin) ce deuxième album du Volume Courbe. Dans une vieille interview, vous disiez que vous ne souhaitiez pas laisser filer trop de temps entre le premier et le deuxième album. C’est un peu raté évidemment. Que s’est-il passé ?
Oui, j’aurais bien aimé que cela ne soit pas aussi long. Généralement, le premier album est fait de chansons qu’on travaille depuis longtemps et qui sont écrites depuis plusieurs années. C’est souvent une sorte d’album best of de tout ce qu’on a fait par le passé. Et puis vient la page blanche. Je joue de la musique quand j’en ai vraiment envie. Et ce n’est pas tous les jours. J’aime bien bailler aux corneilles, rêver éveillée…. Et puis j’ai tendance à réfléchir et à reréfléchir les idées qui me viennent. Je fais et refais des tas de versions, je reprends les mixes et cette tendance a parfois des effets contre-productifs. Mettre trop de travail ou passer trop de temps sur un morceau peut ruiner l’idée initiale. Je suppose aussi que j’ai ce défaut énorme de ne pas pouvoir me dessaisir et de libérer ce que j ai créé…

Qu’est-ce que vous répondriez à quelqu’un qui vous trouverait carrément paresseuse ? Il y a sur cet album un certain nombre de chansons (Le Petit Chevalier, Born To Lie, I Love The Living You, etc) qu’on connaît depuis quelques années déjà. Votre rythme, c’est une chanson par an, non ?
Oh, je fais plus d’une chanson par an (rires). Parfois je les range dans un tiroir quelque part dans ma tête et je les ressors bien bien plus tard. Born to Lie et Lazy étaient prêtes à l’époque du premier album mais je n’étais pas complètement satisfaite avec ces chansons à ce moment-là….

Malgré ce petit problème de “productivité”, il y a toujours autour de votre groupe et de vous-même une forme d’aura, un mystère. Et ce mystère s’épaissit au fil des ans. Depuis la France, vous avez une image de musicienne mais aussi de muse ou d’égérie pour le rock britannique, une sorte de Jane Birkin à l’envers ou une Françoise Hardy 2016, quelqu’un qui a été envoyé en Angleterre pour montrer que les femmes françaises sont better than others ? Qu’est-ce que vous pensez de cette vision ?
Honnêtement, je ne sais vraiment pas d’où vous vient cette image de moi. Je ne me sens pas du tout en accord avec ça et ça ne me ressemble pas du tout !

Reprenons les choses au commencement. On vous connaît très mal en France alors on aimerait revenir sur votre passé. Vous êtes de l’Ouest de la France. Vous pouvez nous parler un peu de ça et nous en dire un peu plus sur votre enfance, votre famille, le milieu d’où vous venez ?
Je viens de Vendée où j’ai été élevée par ma mère. Elle n’est pas très branchée musique, mais elle aimait bien Serge Gainsbourg. Le premier disque qu’elle m’a acheté lorsque j’étais enfant, c’était Love On The Beat, ce qui me fait un peu sourire aujourd’hui parce que c’est un disque…humm… assez sexuel ! J’ai eu une enfance plutôt solitaire et c’est sans doute pour cette raison que je me suis mise à la musique très très jeune. J’avais déjà un tempérament mélancolique lorsque j’étais petite.

Qu’est-ce qui vous a amené de là à vous établir en Angleterre ? Cela doit faire quasiment vingt ans maintenant. Etait-ce pour les études, pour travailler, jouer de la musique ou pour suivre un amoureux ?
J’ai fait des études dans l’audiovisuel et lors de ma deuxième année de scolarité, je suis partie en Ecosse pour y travailler et m’y faire une petite expérience professionnelle. Je suis tombé amoureuse de la musique qui passait dans les clubs, de cet univers musical. Lorsque je suis revenue en France, la question ne s’est même pas posée, je savais que je devais quitter la France à la fin de mes études pour m’installer à Londres.

Qu’est-ce qui vous motivait à l’époque ? Je ne dirais pas que c’était inhabituel pour une jeune femme dans les années 90 mais c’était probablement plus compliqué ou rare il y a quinze ou vingt ans qu’aujourd’hui. Vous étiez curieuse, audacieuse tout de même ?
Je suis rentrée d’Ecosse en 1994 et je suis repartie pour Londres en 1995. J’étais très jeune et je crois que j’avais pour moi, comme disait Orson Welles, la « confiance de l’ignorance ». Rien ne me faisait peur et j’estimais que je me sentirais tout simplement bien mieux en Angleterre.

Quels souvenirs est-ce que vous gardez de ces premières années à Londres ? J’ai le sentiment que vous avez vite trouvé vos marques dans les milieux culturels et rencontré des gens importants, jusqu’à la signature d’un premier contrat avec Poptones et le légendaire Alan Mc Gee en 2001. Comment est-ce que cela s’est passé ?
En 1996, j’avais eu cette idée de faire venir des groupes français en Angleterre et je me suis occupé de ça quelque temps : Katerine, les Little Rabbits, Autour de Lucie et quelques autres sont venus. Sur cette expérience, j’ai rencontré Keith Cullen qui était le patron de Setanta, le label de Divine Comedy, d’Edwyn Collins et Guy Chadwick entre autres. Il m’a offert un poste dans son label dix minutes après notre rencontre. C’était le rêve. Il savait que je chantais aussi et il m’a présenté Simon Raymonde des Cocteau Twins avec lequel j’ai collaboré sur le premier album. En 1997, j’ai sorti In My Place, le premier single. Et c »est aussi Keith Cullen la même année qui m’a présenté Kevin Shields dont il était le manageur à cette époque. Nous sommes sortis ensemble très vite et lorsque j’ai joué mes chansons à Kevin, c’est lui qui m’a conseillé d’en faire un album. La rencontre avec Alan est intervenue après que j’aie joué ma chanson Harmony devant Bobby Gillespie et sa copine Emilie, qui l’ont adorée immédiatement et ont conseillé à Alan d’y prêter une oreille.

C’est là que Mc Gee vous a demandé de venir le voir à son bureau et qu’il vous a signé dans la foulée ? Incroyable !
En fait, il m’a demandé de venir le voir mais j’étais très nerveuse à cette idée et j’ai donc laissé filer un temps. Kevin m’a convaincu que je pouvais juste y aller pour voir et simplement lui demander conseil plutôt que d’essayer de le convaincre de quoi que ce soit. Alors j’y suis allé car cette perspective était moins terrifiante pour moi. J’ai joué Harmony deux fois devant lui et il m’a signée directement. En quelques secondes. Je me souviens que je suis sortie de son bureau en étant complètement désorientée. Je me suis même perdue sur le chemin du retour… .mais j’étais tellement heureuse.

Comment avez-vous vécu cette époque à Londres ? Les années 2000 ne sont pas considérées comme un Age d’Or musical (ok, il y avait Radiohead mais aussi un syndrome post-brit pop assez brutal) mais vous avez eu l’occasion de travailler ou de croiser toute l’aristocratie du rock indé depuis Kevin Shields, bien sûr, jusqu’à Mazzy Star ou Primal Scream. Ca donne l’impression que vous étiez bénie des Dieux…
Je crois en effet que j’ai été sacrément favorisée par le sort, tout simplement parce que j’ai rencontré ces personnes. C’est clairement grâce à elles si j’ai fait le premier album. Ce sont elles qui me l’ont suggéré et je crois que lorsqu’une telle idée vous est proposée par des gens que vous respectez tellement et que vous admirez artistiquement, il faut juste leur faire confiance et foncer. C’est ce que j’ai fait.

D’aucuns pensaient que ces rencontres avaient été facilitées parce que vous étiez (et êtes toujours) une « jolie française » à la beauté fascinante et que pour cette raison, tout le monde a voulu travailler avec vous. Ils ont changé d’avis avec le premier album, en 2005, I Killed My Best Friend qui était aussi intéressant qu’expérimental. Est-ce qu’il y avait de la jalousie autour de vous à cette époque ? Le monde du rock indé n’est pas si vaste…
Non, là encore, pas du tout. Je crois que dans le monde du rock indépendant les gens vous prennent pour ce que vous êtes, pour le travail que vous accomplissez, la musique que vous produisez. Ils ne s’attachent pas tellement au reste.

Vous disiez à l’époque que le premier album était facile à faire, car il reposait sur toutes les idées qu’on avait eues avant tandis que le « deuxième album est très différent. J’espère que je ne manquerai pas de matériel…. » Finalement, vous y êtes et je n’ai pas l’impression que vous ayez manqué ni d’idées, ni de créativité ? Le disque regroupe des titres qui viennent de périodes différentes de votre vie et explorent des pistes musicales assez variées. Le tout forme cependant un ensemble cohérent et solide. Aviez-vous peur de faire un album qui n’aurait été qu’une collection de chansons ?
Oui et pour être franche, je trouve toujours que cela ressemble plus à une succession de chansons qu’à une entité propre. J’aimerais travailler plus vite et être capable de livrer un album qui soit plus homogène et sonne comme un vrai tout. Maintenant, et même si les chansons de cet album ont été écrites sur plusieurs années, je pense qu’il y a bien une cohérence, qui repose à la fois sur le chant, ce qu’elles expriment et sur la façon dont l’album est produit.

Comment avez-vous choisi les chansons pour l’album justement ? Vous avez fait cela en solitaire ?
Oui, toute seule. Mon souci était justement de faire en sorte de lui donner une cohérence…. Et ça a été plutôt ardu quand j’ai commencé à réfléchir à l’ordre des morceaux car cela ne fonctionnait pas complètement. J’ai retiré quelques chansons et ça m’a paru bien meilleur. A l’origine, l’album aurait dû compter 13 titres.

Avec le temps qui passe, je suppose que cela doit être de plus en plus dur de rester lucide au sujet de la qualité des chansons, non ? Est-ce que vous aimez toujours toutes ces chansons ou est-ce que, comme d’autres artistes, vous essayez plutôt de les oublier maintenant qu’elles sont derrière vous ?
Si je suis honnête, je dois reconnaître qu’à force de les entendre et de les entendre, j’étais un peu paumée au bout du compte. Je ne savais plus vraiment si elles étaient bonnes ou pas. Mais comme je les trouvais plutôt bien lorsque je les ai enregistrées, j’ai essayé de me fier à ce premier sentiment.

On retrouve sur l’album votre version du Petit Chevalier, ce qui nous amène immanquablement à évoquer la figure de Nico. J’ai l’impression que cette chanson est un peu votre chanson au même titre que Chet Baker chantait My Funny Valentine…
Je n’irais pas si loin mais de nombreuses personnes ont aimé ma version de cette chanson. Je l’ai reprise surtout parce que je m’intéressais à l’histoire du fils qu’elle a eu avec Alain Delon, Ari. L’histoire de cet enfant est vraiment une tragédie et je m’y identifie facilement car je n’ai, moi non plus, pas connu mon père. En fait, je suis plus intéressée par Ari que par Nico et puis c’est assez intriguant et en même très très tendre de sa part de l’avoir fait chanter alors qu’il n’était qu’un gamin.

Il y a dix ans vous déclariez qu’une femme est faite pour écrire de la musique et procréer (ce n’est pas une blague vous l’avez vraiment dit !). Vous croyez toujours que c’est le cas ?
Je n’ai pas dit cela exactement comme cela. On m’a interrogé pour le magazine Purple Fashion sur le sens de la vie et j’ai dit « vivre des expériences et nous reproduire, j’imagine ». Et oui, je pense toujours que ça revient à ça.

Cela fait sûrement partie de mon fantasme mais je me représente votre vie comme une sorte de sommet de la vie bohémienne au sein de l’aristocratie du rock : de l’art, des concerts, du travail en studio, les bars de Camden, des cigarettes à la chaîne. En gros, le rêve pour un fan de rock indé. Vous pouvez nous dire deux mots de la vie quotidienne de Charlotte Marionneau ?
En fait, ça a été plus ou moins ma vie jusqu’à il y a dix ans. Maintenant je me contente de fumer comme un pompier à la maison !

Venons en à l’album. Vous avez repris la production de toutes les chansons ou est-ce que certaines sont restées telles qu’elles avaient été enregistrées à l’origine ?
Je les ai toutes produites moi-même à l’exception de Rusty qui a été coproduite avec Chris Mackin. C’est presque la partie que je préfère dans le fait de réaliser un disque. C’est comme faire un collage. J’adore ça.

Il y a un tas de chansons très chouettes. La chanson titre est pour moi ce que vous faites de mieux. Elle ne dure qu’une minute et 26 secondes. C’est simple, gracieux et envoûtant. Votre jeu de guitare est génial. Elle vient d’où cette chanson qui peut paraître si simple ?
J’avais la mélodie qui me trottait dans la tête, alors je l’ai chantée à Kevin tout de suite qui a pris sa guitare pour la jouer. Au départ, je voulais chanter un poème de Léonard Cohen dessus mais ça ne marchait pas alors j’ai pour ainsi dire plaqué ce poème que j’avais écrit alors que je lisais la biographie de Dee Dee Ramone intitulée Poison Heart et ça a parfaitement fonctionné.

Je ne peux pas ne pas parler de Rusty. Quelle chanson ! J’ai d’abord pensé que c’était une chanson inspirée par le Rusty James de Coppola et puis j’ai vu le clip que vous avez tourné pour illustrer le morceau. Qui est ce Rusty ?
Chris Mackin qui joue du piano et de la guitare sur le morceau voulait que j’écrive un texte au sujet de son meilleur ami, Rusty, pour cette chanson qu’il avait imaginée. Et c’est ce que j’ai fait. J’aimais tellement le résultat et cette chanson dans son ensemble que je lui ai demandé si je pouvais la transformer un peu, la mixer différemment et la prendre pour cet album du Volume Courbe et il a donné son accord. Et puis Kevin l’a mixée de façon remarquable.

Pour rester dans le jeu des références, vous semblez être le chaînon manquant entre Nico et Stina Nordenstam… Ca vous va comme comparaison ?
Ca ne me dérange pas. Je les aime bien toutes les deux…

J’aime beaucoup l’indécision qui se dégage de l’album, il y a une recherche permanente sur la forme et les formats et en même temps on sent que vous recherchez quelque chose de précis dans l’émotion. C’est à la fois évanescent et très concret, fort et fragile. Est-ce que vous vous considérez comme une femme forte ? En tant qu’artiste, vous diriez que vous cultivez cette indécision ?
Je ne sais jamais où je veux aller musicalement parlant et je m’en remets souvent à la vie, aux personnes qui m’entourent et que je rencontre pour décider de ce que doit être ma musique. En revanche, une fois que je pense avoir trouvé ce qu’il faut, j’exerce un contrôle quasi maniaque sur les chansons. Je peux alors être très directive (rires)

Il y a un petit côté punk sur cet album et pas seulement parce que vous parlez des Ramones. Vous êtes une fille punk ?
Si le punk consiste bien à faire les choses par soi-même et à se sentir libre, alors oui, je suis une fille punk !

Vous réussissez à mélanger des morceaux très rock à guitares, des trucs acoustiques et aussi des chansons de « petite fille perdue ». Les chanteuses qui arrivent à trouver cet équilibre parfait entre fragilité et force se comptent sur les doigts… d’un doigt. Vous avez un secret ? Est-ce que les personnes avec lesquelles vous collaborez sont à l’origine de ce son ou est-ce vous qui avez une conception très précise de comment vous voulez que vos chansons sonnent ?
Je ne réfléchis pas ces choses-là de cette manière. J’enregistre les chansons que j’aime et j’ai un goût plutôt éclectique en musique. En termes de son, je suis très impliquée dans le mixage et la production. J’ai travaillé avec Kevin et Brendan Lynch avant tout parce qu’ils étaient des amis très proches mais aussi en capacité d’écouter ma musique sans question d’égo ou sans chercher à la juger. Cela peut jouer des tours mais parfois ils sont tellement attentifs et attentionnés que tout ce qui les intéresse est de parvenir au résultat que j’attends. Que je travaille avec l’un ou l’autre et nous partageons à part égale les travaux sur le son. Je mets de côté Le Petit Chevalier que j’ai mixée seule à la maison.
Pour le premier album, j’avais travaillé avec Kevin et nous avions dû reprendre pas mal de choses car il avait tendance à me faire un mixage comme s’il s’agissait d’un album pour My Bloody Valentine alors que ce n’était pas ce que j’avais en tête.

Kevin Shields joue ou co-produit une petite moitié des titres de cet album. Quelle importance joue-t-il pour vous musicalement. Peut-être est-ce que vous ne souhaiterez pas en parler mais il est ou a été aussi votre compagnon. Comment vous êtes-vous rencontrés ?
En fait, Kevin ne produit pas à proprement parler mais il est juste impliqué dans une partie du mixage. Mais j’écoute toujours ce qu’il a à me dire en général. C’est le cas, par exemple, pour la chanson Lazy. J’avais pas mal de doutes au sujet de cette chanson. Quand Kevin l’a écouté, il m’a dit qu’elle lui plaisait et c’est pour cette raison que je l’ai utilisée. Nous avons été ensemble pendant 14 ans et nous sommes toujours très proches. Il fait partie de ma famille désormais. Nous avons monté ce label ensemble. Il s’intéresse de près à tout ce que je peux faire et il soutient toujours mes initiatives musicales d’une manière très gentille. Je ne peux pas rêver meilleur ami.

Vous parlez du label que vous avez créé ensemble avec Kevin Shields il y a quelques années, Pickpocket Records. Est-ce que c’est quelque chose qui vous occupe vraiment de développer cette structure ? Est-ce qu’il y a des sorties prévues ?

J’adore travailler pour le label, comprendre comment cela fonctionne et m’impliquer dans l’ensemble de la chaîne de fabrication, etc. En réalité, nous l’avons créé quasi exclusivement pour sortir les disques du Volume Courbe. Et j’espère d’ailleurs pouvoir sortir un 7 pouces assez rapidement.

J’en termine avec les questions sur Kevin Shields, désolé ! Vous avez ouvert pour My Bloody Valentine en 2008 et 2013. Comment c’était ?
Quand Kevin m’a proposé d’assurer leur première partie en 2008, j’étais terrorisée bien sûr mais c’était en même temps une opportunité que je ne pouvais pas manquer. Même si nous n’étions musicalement pas tout à fait prêts et armés pour nous produire devant des scènes aussi immenses que My Bloody Valentine. Quand nous avons rejoué avec eux en 2013, nous avons été mieux accueillis. Je me souviens notamment de leur concert de rodage à la Brixton Electric en 2013. C’était notre meilleur concert et c’est après celui-ci que Kevin nous a demandé de faire d’autres dates avec eux.

Comment se passaient les soirées d’après concert ? Paisibles ou plutôt rock n’roll
Ça dépendait dans quelle loge nous étions ! D’une manière générale, Le Volume Courbe était sauvage et rock n’roll, tandis que My Bloody Valentine était plus « calme et gentille  » !(rires)

Vous ne donnez pas beaucoup de concerts avec Le Volume Courbe et je crois bien que vous n’êtes jamais venus en France, à part peut-être une fois ou deux à Paris. Vous ne seriez pas intéressée par une petite tournée en France, dans des bars, des clubs ? Est-ce que vous allez tourner un peu pour soutenir l’album ?
J’adorerais ça mais nous n’avons pas de tourneur et organiser une tournée coûte un peu d’argent. J’espère que ça se fera bientôt…

Cette interview est beaucoup trop longue mais je ne pouvais pas vous laisser partir sans vous interroger sur Daniel Treacy qui est un héros personnel. Qu’est-ce que vous pouvez nous dire au sujet de lui et de votre collaboration sur All The Things You Are ? Comment ça s’est fait ?
En fait, Daniel m’a été présenté par l’intermédiaire de Theo Hall qui jouait avec moi dans le Volume Courbe. Daniel n’a pas vraiment écrit ce morceau. C’est Mike Stone le bassiste qui en est à l’origine. Je ne me souviens pas du reste que Daniel ait été présent en studio quand nous l’avons enregistré… Par contre, nous avons eu l’occasion de l’interpréter ensemble à plusieurs reprises sur scène. Dont une fois alors que nous ouvrions pour MGMT.

Est-ce qu’on vous a sollicité récemment pour d’autres duos de ce type ?
Oui. Enfin, j’ai chanté pour mon ami Brendan Lynch, qui sort un album ce mois-ci. Le groupe s’appelle Society et cela sort sur Luv, Luv, Luv Records.

Quand vous étiez plus jeune, je crois que vous étiez assez branchée par les magazines de mode, le design. Est-ce que vous avez abandonné vos ambitions dans ce domaine ? La photo, la peinture, les collages, etc. Est-ce que la musique vous a complètement vampirisé ?
Non, je fais encore des photos mais c’est vrai que j’ai décidé il y a quelques années de me concentrer quasi exclusivement sur la musique. Je suis lente, je vous l’ai dit, et je crains de ne pouvoir faire qu’une seule chose à la fois !

Quelle est la suite du programme du coup ? Un nouvel album (pas en 2025 j’espère !) ? Des concerts ?
J’espère vraiment pouvoir sortir ce 7 pouces cette année qui regroupera deux reprises de Daniel Johnston. Et oui, tourner un peu.

Qu’est-ce qui ferait de vous une femme comblée ?
Avoir un enfant.

Le Volume CourbeAs in John Keats’ poem, the woman known as Charlotte Marionneau is like an enigma, a mesmerizing faerie queen, full of mystery, haunting and unpredictable danger. Yeah, she’s French after all !
Charlotte Marionneau is a girl whose music you don’t deserve everyday as her band, Le Volume Courbe, is according to reports, one of the slowest composing bands in the world! That’s probably why LVC’s second album, I Wish Dee Dee Ramone Was Here With Me, is so precious. The LP was out at the end of next year and included in our personal Top List. It is a perfect image of its mistress and main creator: full of determinate indecision, charms and rock songs. Charlotte Marionneau is a composer of talent but also a great cover artist. She does Nico (and his son) Le Petit Chevalier better than anyone else. She sings Roky Erickson and Roland Topor but she can write beautiful songs with an acoustic (the title song) or electric guitar (Rusty, The House). With the help of her friends (among whom My Bloody Valentine’s Kevin Shields), Charlotte Marionneau’s music sounds like a reward for the ears when you’ve heard so many pretentious and show-off acts. It is both simple and powerful, dreamy and terrestrial, a collection of songs from the breathing heart of London and the core of indie scene. I Wish Dee Dee Ramone… is a LP you’ll probably cherish when you are older, lonelier than ever and looking for a better life. It can bring you comfort, warmth and the wonderful feeling of being loved somewhere, sometime.

It is really good to have you on interview for at long last the Le Volume Courbe 2nd album. I’ve read an old interview in which you said you were anxious letting too much time roll between 1st and 2nd albums. Well, why did it take so long?
yes i wish it wouldn’t have taken so long.. the first album is usually made of songs from the back catalogue, songs you have had for few years. i see it as a “best of” album and then the blank page. I do make make music when i feel like it only which isn’t everyday. i do love daydreaming.. Also i think i do tend to overthink ideas and tend to redo many versions, mixes which sometimes can have a counterproductive effect. overworking on something can sometimes destroy the original idea. Also i have a huge issue of letting things go..

What would you answer people who will talk about laziness? We have got a few songs (Le Petit Chevalier, Born to Lie, I Love the Living You, etc) we knew for a long time so it is something like one song a year?
I do more than one song a year:) sometimes i keep them a drawer in my head and then they come out much later. born to lie and lazy were ready for the first album but i wasn’t satisfied with them at the time..

There is, though you are not very prolific, a kind of mysterious aura around Le Volume Courbe and yourself. And it gets stronger and stronger through the years. We’ll come to this afterwards of course but from France, you seem to be both a musician and a strange French beauty and grace muse/egery. Like a reverse-Jane Birkin or a 2015 Françoise Hardy, someone we’ve given Britain to remind them French women are better than others. What do you think about this vision?
I really dont know why you have this vision. i certainly dont feel like that!

Let’s start by the beginning. You’re almost unknown in France so we need to check a few old things with you. Your roots are in the West of France. Can you tell us where exactly you come from? In what kind of a family were you raised? What were your parents’job etc. Happy childhood. Cultural grounding. Was your family into culture and music ?
I come from vendee. my mum raised me on her own. she isn’t at all into music though she loved Serge Gainsbourg and the first record she bought me as a child was ”love on the beat” which makes me smiles now as its quite sexual:). i had quite a solitary childhood and because of that i got into music at a very early age. i was already quite melancholic as a child.

How from that point have you decided to move in England and why? It must be like 15 years ago. What is to study, to play music or to follow any love crush?
i studied audiovisual and on my second year i went to do a work experience in Scotland. i loved the music and club culture and felt so free that when i got back it was a no brainer for me, i knew i would leave France at the end of my studies to go to London.

What were your intentions at the time? I won’t say it was unusual for a young woman to make such a move in 2000 but it is maybe more uncommon than it is 15 or 20 years later. Were you curious, audacious ?
I actually left to Scotland in 1994 and went back in 1995 to London. i think i was just young and had “the confidence of ignorance” as Orson Welles once said. i was fearless and just felt more at comfortable in England.

What do you remember from your first years in London cultural society? It seems you got quickly acquainted with many underground important people, all this ending/starting in 2001 with you signing on Poptones with legendary producer Alan Mc Gee… Can you tell us how all this happen?
In 1996 i wanted to bring French bands over to England which i did for a bit: Katerine, The little rabbits, Autour de Lucie etc.. through this experience i met Keith Cullen who was the founder of Setanta records (label of The Divine comedy, Edwyn Collins, Guy Chadwick etc..) which offered me a job at his label 10 mn after meeting him! it was like a dream. He knew i was singing and introduced me to Simon Raymonde of the Cocteau Twins who i collaborated with on his first album. In my place became the single in 1997. and that same year he introduced me to Kevin Shields who he was managing at the time. we became involved soon after and when i played my music to Kevin he suggested i made an album. the meeting with Alan happened after i had played my song harmony to Bobby Gillespie of Primal Scream and his girlfriend Emily who loved it and told Alan to check it out..

How did you feel the day you were invited to sing a song (what song was it?) atMc Gee’s office and then he offered you a contract? Do you remember?
After he asked me to go his office, i didnt want to go as i was quite nervous so i did leave it quite a while i remember and then Kevin suggested i went for advice which was less daunting looking at it that way so i went and played him harmony twice and he offered me a contract on the spot. i couldn’t believe it. i remember leaving his office and feeling disoriented. i even lost my way on the street. i was so happy.

When you started to do music in London,what was it like? 2000 is not particularly a Golden Age (ok, there’s Radiohead but also post Brit pop syndrome!) and you’ve started to work with what we could call an underground indie aristocracy from Kevin Shields of course to the Mazzy Star couple. From here and until your first album, it seems to us you’ve been kind of blessed by indie gods. What is that easy for you in those years?
I feel like i have been blessed too just to meet them. they were the reason i made the first album. they suggested it and i think when an idea like that come from people you respect artistically you have to trust them. so i did.

I know a few people who think things were easy for you because you were the little beautiful French girl, a fascinating beauty, and everybody wanted to work with you because you were so cool. Then there was the first album in 2005, I Killed My Best Friend, and they’ve changed their minds: well, it is an interesting album and a really audacious and experimental one. Was there jealousy around you at the time? Indie world is not that huge and I guess making such a remarkable first step in the music business could make a few heads turn…
well it wasn’t like this at all and in this world people take you at face value, for the work you do and nothing else matters.

In this old interview I’ve read at the time, you said the first album was really easy to write because it was all the songs and ideas you’ve had through your teenage and early adult age. Then you said at the time : “the 2nd album is something completely different. I wish I won’t run out of material…”. Finally it is there and I have not the impression it lacks any ideas and creativity? What’s funny and interesting is we hear songs from different periods of your life and from very different musical directions but which stick together very well to form a very cohesive and coherent album ?
I did and i still feel feel like they are more a collection of songs than an entity. i would like to work quicker and create an album than feels more like an entity. somehow even tho they are from different periods i do feel like there is a coherence probably due to the vocals, the spirit and the production.

How did you chose the songs for the album? Was it a solitary process? How did you work on that one?
Yes it was. I do try to make it somehow coherent.. this album got a bit tricky when i started doing the running order as it didn’t float. i removed a couple of songs and then it did. it should have been a 13 songs album.

As it took so long, does it become more and more difficult to keep a clear mind about the song qualities and so on? I mean do you still love all these songs or do you like some artists try to forget them when they are behind you?
To be honest i have heard the songs some many times i did feel a bit lost at the end, whether it was good or not. but because i liked them a lot when i recorded them i had to trust that first feeling.

We find here your Le Petit Chevalier version which of course takes us to your Nico figure. Would you say it is “your song” now like My Funny Valentine is Chet Baker’s song. What does it mean to you as an exiled woman ?
I wouldn’t say so but a lot of people liked this song. i chose to cover that song because i got really interested in the story of Ari, Nico’s son. his story is really tragic and i could relate to it not having known my dad. i m more interested in Ari than i am in Nico as a matter of fact and the fact that she got him to sing as a child was really sweet.

Ten years ago, you said a woman was made to make music and procreate (I swear I’ve read that). Do you still think it is accurate ?! Is it still part of the plan?
It’s not quite accurate.. i was asked in the mag Purple Fashion what the meaning of existence and i said “to experience and procreate i guess” and i still stick to these words.

Maybe I am fantasizing something which is not but I’ve always imagined you leading a kind of Bohemian upper cultural life (something like a dream): art, gigs, working in the studio, time on the road, Camden bars, chain smoking (!). The dream life for any indie fan. Can you tell us about Charlotte Marionneau’s typical daily agenda?
I guess i did have this lifestyle 10 years ago but now i just chain smoke at home!

Let’s come to the album. Have you done additional production work on all over the songs or were the oldest ones taken as they were ?
I did all the production work on all the songs except Rusty i co-produced with Chris Mackin. its one aspect of making records i really enjoy. it is like making a collage.

We have a few amazing songs here. The title track is what you do best for me. It is a 1mn 26s miracle made into a song. Simple, charming, haunting. Your guitar playing is pure genius. How did you come with this song ? It seems so easy…
I got the guitar melody in my head so i sang it to Kevin straight away who played it on the guitar. originally i wanted to sing a Leonard Cohen poem on it but it wasn’t working so then i tried this poem i had written while reading the Dee Dee Ramone biography Poison heart and it just worked the first time i sang it.

Then I need to have a word from you about Rusty. What a song ! I initially thought it was about Coppola’s Rusty James then I’ve seen the video you’ve shot for it. Who is Rusty ?
Chris Mackin who plays guitar and piano on Rusty asked me to write lyrics about his best friend Rusty for a track he had which i did. Then I loved it so I asked him if i could change it a bit and mix a version for le volume courbe album which i did. Then Kevin did a fantastic mix of it.

To stay on this subject of references, etc, you seem to me the missing link between Nico and Stina Nordenstam…. Is the comparison good for you?
I dont mind it. I like them both.

I like both the indecision of the LP, the search on forms and song formats and at the same time the sense it has a really precise direction. You manage to conciliate strength and weakness, dreamlike design and precision. Would you consider yourself an artist who knows where she wants to go or do you fancy indecision and how time or fortune make things evolve accidentally?
I never know where im going musically and i let life, the people i meet dictate the music almost. once i have found some kind of direction then i have to be in total control of the songs. i’m quite bossy 🙂

There is punk attitude everywhere on this record and not only because of the Ramones. What’s punk for you in 2015 ? Do you consider yourself a punk girl ?
Since the meaning of Punk is to do it yourself and be free yes i feel like a punk girl!

What’s really impressive on this album is the original way you mix indie rock, guitars, acoustic guitars and “little girl lost” song. You are not two in a million to do this and find this perfect equilibrium between strength and fragility? Is there any secret? Are collaborations decisive for how your music is sounding or have you got yourself a real design of how the songs are to sound like?

I dont really think about it you know. i just record the songs i love. i ve quite eclectic taste in music. regarding the sound i’m very involved in the mixing process. i worked with Kevin and Brendan Lynch mainly because they’re close friends and they listen to me with no ego or judgemental attitude even tho i dont use the language of sound. it can be tricky sometimes but they both so lovely they only care about getting the result I m looking for. whether i work with Kevin or Brendan Lynch they’re all co-mixed by me. except le petit chevalier i mixed at home on my own. When i mixed some of the first album with Kevin we had to start again as he tended naturally to mix with a MBV kind of sound but i had a very different idea.

Kevin Shields plays and produces something like a short half of the songs. How important is he to your music. Maybe you won’t want to talk about it, but i’ve also read you were now life partners. Can you tell us about how you two got in touch when you arrived in London?
Kevin doesn’t produce any of the music, he is only involved in some of the mixing. i do listen to his opinion tho. i wasn’t sure about the song”Lazy”and when i played it to him he loved it so i used it. yes we were life partners for 14 years and we are still very close. he is like family to me now. we have the label together and he cares and support all the work i do with is very sweet. I couldn’t ask for a better friend really. As i said previously i met him in 1997 when Keith Cullen of Setanta records introduced us.

You and Kevin Shields have created Pickpocket Records a few years ago. Is it an important part of your work to develop this label? Have you got precise plans for future releases ? Names ? Etc. Will there be announcement on that front soon?
I love doing the label, understanding and being involved in all aspects of the manufacturing etc.. we mainly created it for le volume courbe releases. i’m hoping to put out a 7” this year..

Kevin Shields again I am afraid but from Le Volume Courbe’s point of view… Can you tell us about you opening for My Bloody Valentine in 2008 and 2013? How was it likef?
When Kevin offered to support them in 2008 it was pretty scary but an opportunity we couldn’t turn down. i knew tho we were not really ready musically to perform such a big stage with them. when we played again in 2013 the gigs were better received. my best moment was supporting them at their warm up show at brixton electric in 2013. it was our best show and its afterwards he asked us to play more shows.

What was the after gigs like ? Peaceful, friendly or rock n’roll wild ?
Well it depends in which room we were. le volume courbe room was pretty wild and MBV pretty peaceful and friendly:)

You don’t tour that much as Le Volume Courbe and you almost never come in France, except a few dates in Paris through the years. Wont you be interested in a real “provincial” tour, small clubs, bars etc? Have you got plans to tour the album ?
I would love to. i dont have a tour agent and touring is pretty expensive. But i might be coming soon..

The interview is way too long but I would like to ask a question about my personal hero, Daniel Treacy. Can you tell us about your collaboration on All The Things You Are?
I met Daniel through Theo Hall who was in le volume courbe. Daniel didnt actually write this title but Mike Stone who played bass in the band. i dont remember Dan being there when i recorded.. we did perform this song live quite a few times. once we supported MGMT.

Have you been asked other guest vocal duties recently?
I did recently for my friend Brendan Lynch who as an album coming out next month. the band is called Society. its coming out on luv, luv, luv records.

When you were younger, you were also (I’ve read once again) into magazines, fashion and design, etc. Do you still have creative or professional ambitions in that direction? Photos, paintings, collages, etc , or is music fulfilling entirely your creative impulses ?!
i’m still into photography but i have decided few years ago to mainly focus on music. im quite slow anyway so i can only handle one thing at a time i think for now.

What will be your next move ? A new album (not in 2025 I hope) ? Touring ? Can you tell us ?
I’m hoping to release a 7inch this year of 2 Daniel Johnston covers and hopefully play some shows.

What would make you an happier woman than you are now?
To have a child.

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