On s’attendait évidemment à ça du côté de Phoenix où Morrissey effectuait cette nuit (le concert s’est achevé il y a quelques heures maintenant) son retour sur scène. L’ancien chanteur de The Smiths n’a toujours pas de maison de disques, pas plus qu’il n’a annoncé de date de sortie pour son prochain album, Bonfire of Teenagers, mais les chansons sont écrites depuis plus de deux maintenant et on n’en avait encore rien entendu.
La bonne surprise est arrivée en milieu de set, après que le groupe qui compte de nouveau dans ses rangs l’ancien co-compositeur des années Vauxhall and I, Alain Whyte (mais a perdu – pour de bon?- son binôme Boz Boorer) n’enchaîne Everyday Is Like Sunday et… une nouvelle chanson. On en connaissait le titre : I Am Veronica. Mais on ne se doutait pas à quel point la chanson est bonne. En live et pour une première, la mélodie est évidente, l’interprétation enlevée et facile, dans un registre pop qui rappelle justement l’ère Boxers, et la chanson un splendide portrait de femme d’aujourd’hui. Si on a bien compris le texte (pas si simple), Veronica est une prostituée (?) qu’on peut réserver sur internet. La complainte est mélancolique mais fière. « I am Veronica. The game I play is older than America« , chante Morrissey à l’ouverture avant de causer clic, rédemption et occasion à saisir. Morrissey très intelligemment entretient un beau flou sur qui doit être sauvé : la fille ou le consommateur, l’Amérique ou ses valeurs. Range moi dans ta poche. Ca pourrait être ta dernière chance. La chanson semble suffisamment imprécise et les images suffisamment ouvertes pour que s’y infiltrent plusieurs sens. Le reste de la tournée devrait nous laisser le temps de découvrir cette première miniature qui pourrait bien ouvrir le futur disque.
Pour une première, c’est une belle première et on en redemande. L’excitation nous renvoie à la période 2002-2004 où, après une longue interruption, Morrissey avait relancé l’intérêt en interprétant sur scène plusieurs chansons qui figureraient en 2004 sur You Are The Quarry, son album du retour.
Crédit photo : Orpheum Theater Phoenix via Wikimedia.
Merci