C’était l’un des rendez-vous scéniques les plus attendus et inattendus de ces derniers jours : le chanteur Rick Astley, associé au groupe de Tom Ogden, Blossoms, a enfin réalisé son rêve (et sans doute celui de quelques milliers de fans) de quelques concerts entièrement dédiés à des reprises de The Smiths. Ce qu’on croyait une boutade lancée en grande pompe par l’apparition du chanteur de Never Gonna Give You Up lors d’un concert des Mancuniens pour deux morceaux, s’est traduit par un emballement médiatique assez redoutable et donc par deux dates, une à Manchester, l’autre à Londres accueillies comme le meilleur concert de The Smiths depuis… 1986.
Rick Astley, qui figurait brillamment sur la pochette de la réédition du single The Last of The Famous International Playboys en 2013 (la photo datait elle-même d’une apparition à Top of The Pops en 1989 et se substituait à un précédent projet avorté où Bowie et Morrissey étaient cote à cote), a raconté à plusieurs reprises son amour pour la musique des Smiths qui l’avait amené un jour à stalker Mike Joyce (pas le plus fameux des quatre), en le suivant jusque chez lui avec un ami. Le chanteur avait à plusieurs reprises déjà proposé des réinterprétations de chansons emblématiques du duo. Mais la proposition d’un concert entier a fait parler et s’est avérée une excellente idée, dans la mesure où doté d’une très belle coupe de cheveux quiffée comme il faut et servi par un groupe précis et puissant, plein d’énergie et de joie de jouer, Rick Astley a parfaitement joué son rôle et enchanté la foule. Le chanteur est même allé jusqu’à épouser la panoplie vestimentaire du Moz en passant un pantalon ample marron en velours du plus bel acabit. Morrissey s’est fendu d’un clin d’œil amical et d’un petit mot de remerciement….sympathique sur son site officiel, ce qui n’est pas fréquent :
My sincere thanks to Rick and the Blossoms for their recent recentness.
Anything that generates interest in
that tired old Smiths warhorse is testimony to the wallop it packed.
THANK YOU!
Dans le même temps, Morrissey assistait cependant au retour sur scène d’une de ses anciennes passions, là aussi en comeback, le groupe Echobelly.
On espère, pourquoi pas, d’autres dates dans le genre….Avoir Rick Astley en guise de tribute band est quand même le sommet de la classe.
Ce n’est pas catastrophique mais ça ne vaut pas ce qu’aurait été un concert du même type par Jeff Buckley (qui n’est plus parmi nous certes). Les Smiths ne sont pas les Beatles. A l’instar de (au hasard) U2 ou Queen, l’interprétation vocale des chansons a compté autant dans leur impact que les chansons proprement dites. Du coup pour bien les reprendre il faut un interprète du même calibre que le Moz, ce que n’est pas Astley. Même si Astley s’en tire mieux que… Johnny Marr. Dans le genre je préfère nettement le tribute band californien Sweet and tender hooligans de Joe Maldonado (lequel fit d’ailleurs un cameo dans le film Shoplifters of the world unite).
PS: Outre d’avoir accompagné Billie Eilish sur la chanson titre du Bond, Marr sort un nouvel album ce vendredi.
Rectif: ce qui sort aujourd’hui est un EP avec les 4 premiers titres de son album sortant le 25 février. Sur l’EP, il y a bien sûr Spirit power and soul et trois autres titres confirmant en partie son orientation synthétique/new wave 1980s. Pas de quoi faire de l’ombre à Viva Hate, Your Arsenal et Vauxhall and I mais ça commence bien.