Crédit photo : Yann Tiersen – Full Performance (Live on KEXP, capture d’écran YouTube)
Il y a eu la BBC de John Peel pour la mythologie, puis le France Inter de Bernard Lenoir pour l’éducation musicale mais depuis quelques années, la station de Seattle KEXP est devenue la référence incontestable des sessions radio, véritable place to be pour l’ensemble des musiques alternatives. Que ce soit dans leurs studios ou au Triple Door, un théâtre de Seattle régulièrement investi pour des sessions en public, tout le monde se presse pour enregistrer pour la radio et devenir l’une des centaines, des milliers peut-être de vidéos parfaitement produites (image, son) et filmées consultables gratuitement sur la chaine You Tube de la radio.
Yann Tiersen en habitué des lieux en est au moins à sa troisième session. Venu cette fois présenter son nouvel album dont il se pourrait que l’on vous parle prochainement, 11 5 18 2 5 18 sorti il y a quelques semaines sur Mute records, il offre en trio avec sa femme Emilie Tiersen (aka Quinquis) et le musicien danois Jens Thomsen un bel aperçu de la direction dans laquelle il s’est engouffré. On le sentait venir : Yann Tiersen s’évertue dorénavant à ne plus tourner en rond et d’appuie pour chaque nouveau projet sur ses travaux précédents pour changer plus ou moins franchement de cap. C’est ainsi que l’on est passé en 6 ans à peine d’un album épuré au piano (Eusa) à un album plus dense ou derrière ce piano omniprésent grouillaient des field recordings passionnants (All) puis à un disque franchement électronique sur lequel le piano n’était plus qu’un prétexte de base (Kerber) avant de plonger à présent dans un univers carrément électro, parfois hautement techno et dansant. 11 5 18 2 5 18 est essentiellement basé sur le substrat du précédent et de tout le procédé de travail pour en imaginer les versions live complétement redessinées, fortement influencées par son addiction aux synthés modulaires et aux installations électroniques auxquelles il a consacré au printemps dernier tout un festival dans sa salle L’Eskal sur l’île d’Ouessant.
La session live de KEXP prend alors tout son sens et ces morceaux, taillés pour les sets électro de la longue tournée en cours dont les dates européennes viennent de débuter et qui se poursuivra à la rentrée par une belle tournée française comme on n’en fait plus beaucoup, prennent corps dans un incroyable maëlstrom de claviers, de samplers, de racks en tout genre d’où émergent d’une forêt de câbles colorés des massifs de potards triturés à l’infini. Si les sets électro en concert sont souvent plus une expérience physique, audio et communautaire où l’artiste n’est qu’un point au fond, sur la scène, la vidéo, comme toujours filmée avec le plus grand soin par pas moins de 4 caméras, rend parfaitement hommage à tout ce travail particulièrement visuel de l’artiste électronique où se mêlent sans cesse la précision contrôlée du geste mille fois répétés et le dérapage expérimental et improvisé qui semble pouvoir prendre le dessus à tout moment. Souvent construit sur une architecture commune, chaque morceau commence dans la pénombre avant de prendre une tournure plus ambiante puis carrément dansante sur lesquels Tiersen nous emporte dans son univers électronirique captivant.
02. 13 1 18 25 (6 5 1 20. 17 21 9 14 17 21 9 19)
03. 11 5 18. 1 12. 12 15 3 8 3
04. 8 1 16 20 5 18. 14 9 14 5 20 5 5 14
21/09 Le Colisée – Théâtre de Roubaix, Roubaix
22/09 Le 106, Rouen
23/09 L’Autre Canal, Nancy
24/09 La Vapeur, Dijon
27/09 La Sirène, La Rochelle
28/09 Le Krakatoa, Mérignac
29/09 Le Bikini, Ramonville St Agne
30/09 La Coopérative de Mai, Clermont-Ferrand
01/10 Le Moulin, Marseille
04/10 Le Temps Machine, Joué-Les-Tours
05/10 La Belle Electrique, Grenoble
06/10 La Laiterie, Strasbourg