Nous sommes Urusei Yatsura, pas vous ?

Urusei YatsuraL’information est passée un peu inaperçue mais plus la date de sortie (le 2 septembre) approche et plus l’excitation monte devant le retour du groupe écossais le plus cool depuis 20 ans (avec Arab Strap, en plein revival et qui a lui-même annoncé il y a quelques jours la sortie d’un double CD compilation accompagnant sa reformation) : Urusei Yatsura revient. Enfin presque… Le groupe cultissime (cultissimement inconnu aussi), disparu depuis sa séparation en 2001 et trois albums impeccables, sort de sa retraite pour rééditer chez Rocket Girl son album le plus connu et premier essai (1996), We Are Urusei Yatsura.

L’histoire du groupe composé de Fergus Lawrie et Graham Kemp, ses têtes pensantes, et d’Elaine et Ian Graham (soeur et frère, respectivement bassiste et batteur), rappelle qu’on la retrace rapidement parce qu’elle est assez sympathique. Le groupe se forme à l’université de Glasgow et enregistre quelques morceaux de manière plutôt artisanale. L’un de ceux-ci est destiné à garnir une compilation éditée par le Kazoo Club, un bar qui accueille des concerts et qui est tenu alors par Alex Kapranos, lequel allait devenir bien plus tard le leader de Franz Ferdinand. Kapranos accueille un concert du groupe et craque totalement pour le shoegaze grungy de Urusei Yatsura (nom emprunté à un manga célèbre). Il contacte alors John Peel à qui il a envoyé le disque pour lui dire de venir constater sur place la qualité explosive du groupe. Peel vient à Glasgow pour un repérage et est époustouflé par le chaos et l’originalité mélodique du groupe. Le groupe n’ayant pas l’argent pour se déplacer à Londres et y amener son matériel pour enregistrer une Peel Session, Peel accepte (ce qui est assez exceptionnel dans l’histoire des Peel Sessions, si l’on excepte à l’époque le précédent des Undertones) que le groupe enregistre sa session en restant à Glasgow. Ce qui est bientôt fait. La carrière de Urusei Yatsura est lancée. We Are Urusei Yatsura sort en 1996 et fait son petit bonhomme de chemin, emmené par le single magistral Kewpies Like Watermelon. (Pour ceux que ça intéresse, les Kewpies sont de petites poupées en plastique, du genre Barbie, très célèbres à l’époque). Le groupe sur scène est une tornade, qui embarque Mogwai dans ses bagages, et ouvre pour Malkmus et sa bande ou le Teenage Fanclub.

C’est ce premier album qui ressort en septembre, avec un premier CD correspondant aux 13 morceaux originaux et un CD bonus de 11 titres, rassemblant majoritairement des BBC Sessions (Urusei Yatsura en enregistrera 5 pour John Peel et 3 pour Steve Lamacq) et des morceaux pour Radio Scotland. On reviendra une autre fois en détail sur le groupe, mais Urusei Yatsura (qui aura un petit frère, Projekt A-ko, auteur d’un album unique sublime composé par Fergus Lawrie) a toujours eu une place à part dans le rock de cette époque, réussissant en gros à mêler les influences shoegaze/bruitistes britanniques (Ride, Jesus and Mary Chain) et la veine du revival rock US (Pavement). Pour beaucoup, avec son mélodisme, son dynamisme jmenfoutiste et sa radicalité, Urusei Yatsura est le chaînon manquant entre les rockeurs à guitares (à effet) des deux continents. We Are Urusei Yatsura passe ainsi pour l’un des meilleurs albums du milieu des années 90. Qu’on se le dise. Ca se précommande ici.

Lire aussi :
Des vertus des lives dégueulasses… Bandcamp Friday chez Urusei Yatsura

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