C’est un beau titre contre la fin du monde. Night Flowers, le single de Pam Risourié, un tout nouveau groupe au patronyme hermétique et mystérieux, est une bénédiction qui touchera droit au cœur les fans de Slowdive ou de Maud Geffray. C’est lent, c’est doux et cela déguste sans modération comme l’adolescence ou un premier amour. La mélodie est irrésistible de mélancolie langoureuse et la voix plane comme un nuage ou une nappe de brouillard shoegaze sur cette dérive nocturne, superbement habillée en vidéo par Pam lui-même et Gwendal Péron.
Le groupe utilise, comme il l’avait fait sur son précédent EP, Rituals, sorti en octobre, les reverbs pour donner de la profondeur au son et surtout donner le sentiment que ce qui se passe sous nos yeux appartient à un futur (un présent?) incertain. Le temps se brouille et les émotions s’évanouissent comme elles viennent, fugaces mais intenses. Parle-t-on d’amour entre femmes, de séparation, d’amitié ? Le texte brille par ses qualités d’abstraction poétique, lorgnant autant du côté enfantin de New Order que cruel et rêveur de The Cure. On pense plus sûrement au courant dream pop en suivant les Parisiens dans leur quête de légèreté et de sens. C’est doux, c’est neuf et ça passe bien entendu comme un rêve éveillé.
We laugh at us and them
We love only at night
Waiting on the world to end
Before it gets too bright
Thought I’d catch the dew
In a dummy gleam of light
Sing for what’s left of our souls
Praise for the shore
Swirl till’ our time has come
To unfurl our ghosts
Il faudra voir bien sûr ce que cela donne sur la durée d’un LP mais ce Night Flowers en dit suffisamment pour qu’on attende le Ep dont il est tiré, Noctessa, jusqu’en mars 2020.