Présenter un nouvel album comme l’évocation de l’héritage du minimalisme américain et du travail du compositeur japonais Midori Takada constitue l’un des arguments promotionnels les plus dissuasifs que l’industrie musicale puisse avancer, pire même que d’annoncer un featuring avec Jul (au moins, là, on peut espérer se marrer ou se rincer l’œil avec la vidéo).
Si de surcroit, on contextualise en précisant que Portico Quartet a composé l’album en écho à la crise sanitaire mondiale, marquée par le sentiment de deuil et de rupture, on sait que le 28 mai, jour de la parution de Terrain sur le label Gondwana Records, ne sonnera pas le retour de la bamboche.
Pour autant, à l’écoute d’une version très écourtée de Terrain II (la version qui figurera sur l’album devrait avoisiner les 10 minutes), on retrouve bien les ambiances déployées sur l’euphorisant Memory Streams (2019). Duncan Bellamy et Jack Wyllie ont certes poussé l’ascétisme et la formule à son paroxysme puisque l’album se compose de 3 longues plages qui se déploient telles des mantras. Construit par ajouts successifs d’instruments samplés qui créent une rythmique sur laquelle se greffent des motifs bleutés, Terrain II a de réels pouvoirs hypnotiques.
Crédit photo : Hannah Collins.