Rave music : Brutalismus3000 ne nous rajeunit pas

Brutalismus3000Brutalismus3000 a le vent en poupe. Actuellement en tournée américaine, avant un passage dans les jours prochains au festival Coachella, le duo berlinois fait partie des groupes électro les plus en vue et a connu ces derniers temps un essor particulièrement fulgurant, notamment auprès des nouvelles générations.

Créé en 2019, le groupe est constitué de Victoria Daldas et Theo Zeitner. Après plusieurs EPs à succès, leur premier album, Ultrakunst, sorti l’an dernier a rencontré un succès assez énorme qui leur a ouvert les portes des scènes internationales. Dans le registre techno hardcore ou gabber, la musique de Brutalismus3000 fait écho au revival du mouvement rave qui fait rage en Allemagne, comme en France, et partout ailleurs. La recette repose sur l’usage de beats accélérés (155 bpm), de basses qui donnent la gerbe et de vocaux trafiqués et distordus qui tiennent des propos (à peu près incompréhensibles) engagés, politiques et radicaux. Si l’on ajoute à ça, un flirt appuyé avec l’imagerie sataniste (leur tube Satan Was  A BabyBoomer est un must du genre, notamment dans sa version accélérée/nightcore) et avec une certaine idée du romantisme gothique, le groupe a tout pour séduire les jeunes post-emo qui veulent danser jusqu’à en oublier le monde dans lequel on vit.

Le nouveau single, 9mm, n’est pas notre préféré mais reprend les principaux codes du groupe. Les esprits chagrins diront que cette musique là, associée à l’univers des raves, n’a rien de rien de vraiment nouveau. Ils auront tout à fait raison. Ça ne va pas plus vite et plus profond qu’avant mais il faut mettre au crédit de B3000 (le diminutif du groupe) cette capacité à ne pas trop métisser sa musique, à rester sur un son exigeant et brut, à l’image du précédent single, Europatraüme, qui tabassait sévère en mode Zombieland. C’est dans ce jusqu’au-boutisme là qu’on aime Brutalismus3000, sa rigueur, sa régularité dans l’abandon et sa… musicalité.

Pour terminer cette petite introduction, on ne résiste pas au plaisir nostalgique de partager leur reprise du Eisbaër de Grauzone. Est-ce que tout est vraiment perdu ?

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