Pour fêter le cinquième anniversaire du morceau, sorti à l’origine sur son Astana de 2016, le désormais Nantais Viot s’est offert une nouvelle version de l’un de ses titres les plus percutants : le très rock n’roll Honey.
Passé à la moulinette électro du dernier disque, Hallali, le single est une sacrée curiosité, hypnotique et hanté, électro et stroboscopique, qui délaisse le territoire rockab de l’original pour un voyage dansant, terrifiant et envoûtant de plus de quatre minutes trente. Réalisé par Seb Houis, le clip est cheap et astucieux avec son armée de doubles et le décor inquiétant d’une vieille bagarre hantée. Le texte est suffisamment interlope et peu intelligible pour qu’on glisse, sous les mots, dans une sorte d’interpellation mystérieuse et amoureuse d’une créature qui, dans cette version, sonne autant une femme qu’une créature de science-fiction. Le Honey de la chanson est-elle encore une fille vivante, un fantôme ou un simple souvenir disparu ? Les mots et les images s’entrechoquent, agités par la scansion mécanique et statique d’un chanteur qui jongle avec l’insensibilité et l’indifférence. Filant cette sècheresse synthétique qui accompagne le chanteur depuis deux ans, Viot prolonge le mouvement de réinvention conduit depuis Hallali avec une audace et un aplomb qui ne finissaient pas d’étonner.