Réédition prochaine : Cheval de Frise mérite une redécouverte

Cheval de frise

Après la réédition des disques de Sloy, c’est un autre groupe (un peu) culte du rock français qui a droit à une remise à l’honneur.  La réédition du premier album des Bordelais Cheval de Frise (album éponyme), sorti en 2000 et qui avait bénéficié (si nos souvenirs sont bons) d’une nouvelle sortie en 2005-2006, est sur les rails en vinyle (le mal de notre temps), en K7 et digital. Les précommandes sont ouvertes sur le site du label. Cette nouvelle édition devrait être l’occasion pour les plus jeunes de découvrir ce groupe remarquable et atypique qui signa quatre excellents albums entre 2000 et 2005. Le groupe est formé de deux instrumentistes, Thomas Bonvalet, à la guitare classique, et Vincent Beysselance, à la batterie.

Dans cette formation originale (Bonvalet joue de la guitare amplifiée), le groupe produit une musique assez stupéfiante, préfiguratrice du math rock mais pas très éloignée des expérimentateurs géniaux de Polvo par ses influences noise et punk. A l’époque, le groupe était parfois comparé à Gastr Del Sol mais à la réécoute les disques du duo surpassent ceux des Américains. La musique de Cheval de Frise part dans tous les sens, prend des allures d’indé rock jazzy, suit une ligne brisée au gré des changements de signature rythmique de Beysselance. Le groupe, comme cela se pratique beaucoup à cette époque, alterne, souvent au sein d’un même morceau, les séquences quasi bruitistes et des plages méditatives, plus calmes et ambient. C’est dans ce mélange de vigueur et de poésie que Cheval de Frise trace son sillon, en ajoutant, à la façon de Mogwai, à ses compositions des titres intrigants et poétiques : Un Pont et des Eaux Noires Limoneuses, le Feu le Lin et la Bougie, Noblesse de l’Échec ou encore ce beau et situationniste Connexion entre un Objet et son Image. L’ensemble est puissant et romantique. On peut donc se réjouir à l’idée de se replonger dans ce passé merveilleux.

Crédit photo : artwork présenté par le label.

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