Sam Prekop nous plonge dans un Comma artificiel

Sam Prekop - commaDès l’annonce de la parution d’un nouvel album, on attendait encore Sam Prekop comme le Messie, espérant que ce nouvel exercice solitaire renouerait avec le sommet que constitue son premier album solo. Sam Prekop (Thrill Jockey) rivalisait alors tout simplement avec les meilleurs albums de The Sea & Cake. Mais c’était en… 1994. Depuis, même si Who’s Is Your New Professor (2005) n’était pas dénué d’intérêt, l’Américain s’enfonce inexorablement dans un hinterland électronique auquel on trouve de moins en moins de qualités. L’admettre est un véritablement déchirement, l’écrire procure un mal-être viscéral.

Tant et si bien (ou mal) que s’épancher sur Comma demeure une obligation morale qui procure bien plus de douleur que de satisfaction. On éprouve même un sentiment de trahison à l’encontre de notre héros. On lui en veut comme à un ami, pas vu depuis des lustres, qui aurait mal tourné.

Non pas que Comma soit une hérésie musicale quand même. Les amateurs de modulations synthético-analogiques y trouveront peut-être une source de satisfaction et Keyboards Magazine pourra saluer Sam Prekop pour avoir fabriqué lui-même ses instruments. On pourra même s’extasier quant à l’introduction au sein de ces plages ésotériques d’une boite à rythmes et de percussions qui échafaudent l’ensemble. Une première pour Prekop depuis qu’il a opté pour le chemin de la désincarnation. Mais tout ça est bien propre, vaguement planant mais jamais hypnotique, laissant l’auditeur sur le seuil de ce monde qui se voudrait mystérieux mais qui n’arrache qu’un bâillement dans l’attente vaine d’une once de mélodie.

Alors, à part ça, Sam, as-tu revu les copains de The Sea & Cake récemment ?

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