Lundi heureux : Shaun Ryder présente son tube de l’été, Mumbo Jumbo

Shaun Ryder - Mumbo JumboOn est trop souvent victimes de notre fidélité. Admettre qu’un de nos héros d’adolescence a perdu la main nous amènerait sans doute à examiner avec sévérité nos engouements de jeunesse. A travers les ans, Shaun Ryder est resté un personnage assez cool. Ses émissions de télé sur le net ou de radio sont assez fendardes et on aime l’entendre connecter ses neurones restants en discutant avec des types encore plus fracassés qui prétendent que les extra-terrestres vont bientôt débarquer ou que la planète leur a parlé au creux de l’oreille. Musicalement, on avait accueilli avec une bienveillance suspecte (mais non feinte) le dernier album des Happy MondaysDysfunktionnal Uncle. C’était en 2007. Depuis, Shaun Ryder n’a pas brillé par son activité, livrant tout de même il y a quatre ans un disque de Black Grape, Pop Voodoo, dont on n’avait pas dit trop de mal.

Avec ce nouveau single, se confirme l’hypothèse selon laquelle (le temps passant), Ryder ne tirera plus rien de mémorable de ce qu’il lui reste d’énergie. Son flow est un peu pataud et dégueulasse et ce texte ne restera pas dans les annales. Mais Mumbo Jumbo, qui annonce un album à venir plus tard dans l’année, Visits From Future Technology, n’en reste pas moins sympa à écouter. Techniquement, le Mumbo Jumbo (qui avait servi de titres à une biographie orale du chanteur par ses ans il y a quelques années) se traduit par « galimatias », c’est-à-dire un blabla désordonné et en grande partie indigeste et fantasmé. C’est évidemment un terme qui s’applique assez bien au gars qui a compté parmi les plus grands paroliers drogués de sa génération. Relire les textes des Happy Mondays et les réécouter en situation est un bonheur, des décennies plus tard. Il ne reste plus grand chose de cet âge d’or et Ryder est loin d’évoquer quoi que ce soit qui fasse aujourd’hui écho à la société. Son flow est amusant et se regarde le nombril. Mais l’environnement graphique, la pieuvre et les deux trois allusions marrantes à la dope sont amusantes. Pour le reste, pas certain que ce tube de l’été s’impose dans les clubs mais on l’aura écouté par respect pour le monde et sans rougir.

Cela aurait été dommage de manquer ça. Comme on se connaît, on se retrouvera au même endroit dans quelques mois pour parler de l’album. Il ne faudra alors pas croire un mot de ce qu’on racontera.

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2 Comments

  1. says: XGC

    Bonjour Benjamin, merci pour l’article auquel je me permets de rajouter… en 2003 /en solo « Amateur Night in the Big Top » peut-être… trop rapidement ignoré mais (à mon avis) dans la pure lignée des Happy Mondays !
    – xgc

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