Ce n’est pas le plus dynamique des morceaux, ni le plus engageant, mais I Want Your Dreams est tout de même porteur d’une excellente nouvelle : le retour (quasi immédiat après son How The West Was Won de l’été 2017) de Peter Perrett, l’ancien The Only Ones. L’album, toujours chez Domino, s’appelle Humanworld et sortira le 7 juin.
Perrett avait laissé entendre à travers l’activité déployée sur les réseaux sociaux que lui et son équipe étaient à pied d’œuvre pour donner un successeur à son album du grand retour, acclamé par les critiques après plus de deux décennies de silence. La tournée internationale qui avait suivi avait replacé ce songwriter d’exception, venu aux affaires à la toute fin des années 70, parmi les grands noms (oubliés) du rock indépendant, donnant l’occasion à des milliers de personnes de découvrir son oeuvre passée. Humanworld comprendra douze morceaux, tous inédits (même si quelques uns comme Carousel notamment ou Master of Destruction ont déjà été étrennés sur scène) et devrait s’inscrire dans la continuité du précédent.
L’équipe, le groupe autour de Perrett n’a pas changé et devrait lui permettre d’évoluer dans un registre constant : celui d’un vieux rock à guitares nourri au Velvet Underground, à Dylan et au punk que les Only Ones auront à la fois précédé et suivi de loin. Les Only Ones auront incarné, en effet, une sorte de ligne historique dissidente de l’underground, où les musiciens savaient jouer de leur instrument, où les drames intimes primaient, d’une certaine façon, sur la colère sociale et les engagements politiques. Perrett aura été à sa manière distante l’un des précurseurs d’un post punk qui allaient l’engloutir et le relayer aux oubliettes en même temps qu’il sombrait dans une addiction de plus de quarante ans.
I Want Your Dreams fait partie des titres récents de Perrett : une chanson soignée où l’homme joue au marchand de sables, mi-Sandman, mi-Croquemitaine post-gothique, en jouant de son ancienne séduction empoisonnée. Le rythme est lent et poisseux, tandis que la production sonne comme du Bowie d’il y a trente ans ou presque, gentiment désuet, romantique et charmant. Plus que la gloire passée qui ne reviendra pas, les anciens fans comme nous y chercheront les quelques pépites qui permettront de raconter l’histoire à la jeune génération.
Peter Perrett sera en concert au Café de la Danse (Paris) le 03 juin.