Slex, c’est trois rappeuses, GRIN, ASKA et LIZI, mi-punk, mi-rap que l’on avait repérées en featuring (pour la première fois) sur l’album de dAME bLANCHE. Leurs freestyles sont impeccables, cash et infiniment plus intéressants que les trois quarts de la production rap féminine de l’Hexagone. On ne citera pas de nom. Les Slex à l’image de leurs copains masculins égarés dans la ville rose parlent de sexe, de dope et de travail. Elles ne sont pas des modèles pour la jeunesse et ont assez peu de chances de finir en héritières chez LREM (encore que…il se raconte qu’un paquet de petits bourges fantasment en les regardant).
D’entre elles toutes, on a un petit faible pour les rimes riches et les punchlines jmenfoutistes de Lizi dont la sensualité et la crudité désinvolte sont assez irrésistibles. On a remis en bas de l’article son Masterchef d’il y a un an qui nous a définitivement conquis à l’époque et que l’on retrouve parmi 6 autres morceaux et freestyles sur cette slextape.
Les trois jeunes femmes (on leur donne vingt ou vingt deux ans) qui ont élu domicile à Toulouse ont bénéficié des productions et talents de mixeur du mauvais garçon Goune, autre activiste de la scène locale, ou de Rapaz. Le résultat est assez percutant, mutin et malin, âpre et ne risque pas de plaire à tout le monde. Le premier extrait en ligne (on les trouve tous sur YouTube) est un bonheur où l’équilibre des trois flows est proche de la parité parfaite. Entre prises de position féministes, ego trip soft et harangue un peu frimeuse, le trio s’exécute avec pas mal de style et de la classe, assurant la pose dans un clip qui met en valeur leurs looks impeccables. Mention spéciale à la nouvelle coupe de GRIN.
L’ensemble est dansant, laid back, fougueux, rebelle, parfait pour remuer du cul et s’aérer les muqueuses entre adolescents. On ne sait pas ce que nous réserve l’avenir mais, tant qu’à faire dans la lose et la perdition chez les jeunes, autant que ce soit fait avec la vigueur et l’énergie de ces trois là.
Slextape n’est pas le pire disque qu’on a trouvé pour passer l’été et se refaire une idée de la modernité. On est sûrs que le pays serait meilleur si les adolescents d’aujourd’hui écoutaient cette musique là plutôt qu’une autre.