Soft Kill, une chauve-souris, un hibou et quelques autres : les oubliés du confinement

Soft Kill - Dead Kids, R​.​I​.​P. CityEn fin d’année, c’est toujours la même rengaine : des amitiés se jouent à l’heure de délivrer son top 10 (20, 50 ou 100 – qui dit plus ?) des « meilleurs » de l’année. A croire qu’il en va de l’affirmation de la personnalité de chacun et que la destinée des artistes en dépend. Quelle mascarade. L’humilité intellectuelle voudrait que l’on reconnaisse que l’exercice n’intéresse que ceux qui le font et qu’il est vain à l’heure où tout est disponible en caressant une souris.

Et puis, au détour d’un post parmi tant d’autres, on voit passer un lien vers le « top des albums post-punk de l’année » du site CVLT Nation, qui couvre un registre allant du doom au grindcore, en passant par l' »apocalyptic blues » (oui, les amateurs de musiques de marges sont de fervents adeptes d’une segmentation absconse !). Un site que ceux qui n’ont jamais tué un poulet un soir de pleine lune affublé d’une cagoule ou qui n’arrivent pas à retranscrire l’intégrale de Nietzsche en lettres gothiques à l’encre noire confectionnée à base de sang de sorcière n’ont jamais fréquenté.

Et là, entre deux têtes de morts et une iconographie morbide, on découvre que les Américains pas commodes de Soft Kill ont livré à l’automne 2020 un nouvel album ! Dead Kids R.I.P. City (Cercle Social Records) a même l’insigne honneur de figurer en numéro 1 de ce classement. Comme quoi trop d’info tue l’info, puisqu’on est passé à côté de cette sortie alors qu’Heresy (2015), Choke (2016) et Saviour (2018) constituent la bande-son des jours de méchante humeur. En comparaison, ce sixième album se fait plus pop, presque lumineux par instants, en faisant la part belle aux synthétiseurs. Pas étonnant qu’on retrouve également en très bonne position dans ce top Choir Boy qui œuvre dans un registre somme toute assez proche.

Pour définitivement confirmer que les classements ne sont pas (toujours) inutiles, on a également prêté une oreille bienveillante aux extraits des albums de House Of Harm, Death Bells, Korine, Fearing et Spectres, soit autant de disques qu’il faudra sans doute écouter en intégralité pour vérifier qu’ils s’affranchissent de l’exercice de style – un travers récurrent dans ce milieu.

Merci pour la bonne nouvelle et ces chouettes (effraies) découvertes.

Le top dans son intégralité.

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