Oyez, oyez, les nostalgiques, Styrofoam est de retour !
Cela fait bien longtemps que nous avons croisé pour la première fois la route d’Arne Von Petegem. C’était en 1998 alors qu’il partageait un split 10″ avec ISAN. Le Belge œuvrait alors sous le pseudo de Tin Foil Star. La scène électronica était en pleine éclosion et il avait opté pour le nom de Styrofoam au moment du passage à l’an 2000. Naturellement, ces pièces instrumentales mélangeant électro-pop, shoegaze et IDM avaient trouvé leurs places parmi l’abondant catalogue Morr Music. Il publia ainsi une palanquée de formats courts et 6 albums sur le label allemand, dont une collaboration avec le rappeur Fat Jon. A cette époque-là, il a également tourné avec The Notwist. Et puis, il quitta la vieille Europe et rejoignit les rangs de Nettwerk le temps de deux albums, beaucoup plus pop voire même indie-rock. Le dernier en date (2010), Disco Synthesizers & Daily Tranquilizers, comptait quelques gros tubes ultra efficaces, dont ce Carolyn aux accents New Order à souhait. Et puis, et puis… silence radio.
C’est donc avec surprise qu’on accueille We Can Never Go Home, huit après, réalisé sur le décidément incontournable label grec Sound In Silence qui, en prônant l’artisanat de qualité (CDR et pochette faite maison), s’affranchit des contingences économiques.
Revenu à Anvers, Arne Von Petegem livre huit compositions entièrement synthétiques sur lesquelles il joue de tous les instruments – une première pour lui qui est avant tout un producteur et a toujours pu compter sur l’apport de copains musiciens talentueux. Musicalement, c’est un net retour en arrière, cet album ressemblant en tout point à ceux qu’il a réalisé au début des années 2000. On retrouve ici des basses qui tabassent de temps en temps, des nappes de synthés vaporeuses, des guitares délayées à l’infini, des bleeps qui claquent comme des bulles de savon et des boucles enivrantes. Les compositions gentiment dansantes, vaguement nostalgiques, donnent envie de se dodeliner avec un sourire complice aux lèvres. Elles s’échappent du format chanson et dont aucune ne déparent du lot, mais ces compositions indietronica n’en sont pas moins accueillantes et attachantes.
Malgré son titre, We Can Never Go Home scelle ainsi le retour au point de départ, sans amertume ni regret, d’un artiste qui a toujours su tracer sa voie, mu par une indéfectible passion. Bienvenue chez toi Styrofoam !
02. It Isn’t Real So It Doesn’t Count
03. The Crook Of Your Elbow
04. Did Your Mouth Buy You This Scar?
05. Love Restores Almost Everything
06. We Can Never Go Home
07. This Terrible And Beautiful World
08. Blind Spot Safety Procedure