The Duke Spirit / Kin
[Ex Voto Records / Differ-ant]

6.5 Note de l'auteur
7 Note de Matthieu Malon
6.8

The Duke Spirit - KinOn n’avait jusqu’alors pas fait grand cas de la discographie The Duke Spirit entamée dès 2003, bien que le groupe ait déjà sorti cinq albums et des brouettes de singles (dont certains compilés en 2009). Pourtant Cuts Across The Land (Polydor – 2005) faisait son petit effet dans le genre garage-rock, survolé par la voix vicieuse de Liela Moss. Mais depuis, ces outsiders n’avaient pas su convertir ce coup d’essai pour s’affirmer dans un segment particulièrement prisé. Au vu de ce parcours, Kin semble donc une prise de hauteur salvatrice.

Le groupe londonien s’est affranchi du parrainage de Polydor (le dernier album en date, Bruiser était sorti en 2010 sur Fiction, qui est maquée avec la multinationale) pour réaliser cet album sur sa propre structure. Ensuite, en revenant vers Simon Raymonde qui avait déjà produit le premier album et semble plus en phase avec les velléités du groupe que les producteurs convoqués précédemment : Alan Moulder et surtout Andrew Scheps, plus à même de fricoter avec Mickael Jackson qu’à s’occuper de ce genre de groupes (d’ailleurs les productions qu’il a réalisé pour The Wedding Present étaient aussi quelque peu trop gonflées).

Bref, The Duke Spirit a pris son temps et a réussi à réunir les bonnes personnes pour incarner le large panel de ses ambitions. Et cela s’entend dès Blues & Yellow Ligh lorsque Mark Lanegan accompagne (avec une grande discrétion) le chant de la belle sirène. Le leader de feu Screaming Trees et ancien pigiste de luxe chez Queens Of The Stone Age est plus présent sur Wounded Wing qui verse dans la ballade capiteuse pour fin de soirée. Ailleurs, c’est Sam Windett, le chanteur d’Archie Bronson Outfit, qui se mêle à la bagarre lorsque The Duke Spirit fait une démonstration de force devant Cults, Phantogram et consorts. Ces morceaux, ainsi que le punchy Hands, sont certes réussis, mais ce n’est pas ce qui est fait le sel de Kin. C’est plutôt du côté des inflexions cuivrées des morceaux tout en rage contenue / retenue comme le superbe Here Comes The Vapour, avec Terry Edwards, que The Duke Spirit peut prétendre à jouer dans la cour des grands. Des très grands mêmes pour cette chanson en forme de classique qui dévoile l’aspect le plus mélancolique du groupe. L’autre grande réussite de ce disque est à chercher du côté d’Anola pour lequel le quintet n’a eu besoin de personnes pour sceller une mélodie galvanisante qu’on peut écouter tous les matins pour se donner du cœur à l’ouvrage. De même on suivra volontiers The Duke Spirit si le groupe poursuit dans la veine du conclusif Follow.

Tracklist
01. Blue & Yellow Light
02. Sonar
03. Wounded Wing
04. Hands
05. Here Comes The Vapour
06. Pacific
07. Angola
08. Side By Side
09. 100 Horses Run
10. Follow
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