Beach House / 7
[Sub Pop]

8 Note de l'auteur
8

Beach House - 7À la manière de Jonathan Coe et de son onzième roman intitulé tout bonnement Number 11, le groupe Beach House a procédé de même pour le choix du titre de son septième opus. 7 est un chiffre positif, porte bonheur, également très présent dans la Bible en opposition au satané 6. Seven rime avec heaven et s’accole particulièrement bien à la dream pop du duo Américain, qui sur ce dernier album de 11 morceaux, nous livre une musique plus rythmique et globalement plus produite dans son ensemble que Depression Cherry, Bloom et leurs autres réalisations.

Le titre d’ouverture Dark Spring, introduit par un bref et sec roulement de toms batterie, suivit d’une rythmique guitare en son saturé, est le morceau le plus rock du disque ; le contraste entre la douceur onirique des voix et l’orchestration assez enlevée rappelle des sonorités à la My Bloody Valentine sur l’album Loveless. Le titre Dive qui débute avec l’esthétique traditionnelle du duo : nappes de synthés, accords de guitare flottants et chant langoureux, évolue lui aussi sur sa coda dans un style rock, grâce à l’intervention de la batterie jouée par James Barone, dont la technique et le feeling apporte une note assez contrastante par rapports aux autres compos du groupe, ayant eu souvent recours aux boîtes à rythme. Le titre Girl of the Year est mené sur un tempo plus soft, mais toujours avec une batterie très présente, dont les martèlements répétitifs et hypnotiques passent par un effet reverb, leurs conférents ainsi une assise puissante. On peut donc remarquer une nouveauté pour la production de cet album avec un côté plus organique, plus physique. Un album dont le mixage a été réalisé par Alan Moulder, à qui l’on doit des collaborations débouchant sur des réalisations assez géniales, telles que les premiers disques de Ride, My Bloody Valentine et The Smashing Pumpkins, pour ne citer qu’eux, durant la féconde période pop indé entre 1990 et 1993.

D’autres morceaux de 7 se distinguent également des bases musicales du duo, notamment la très belle chanson L’inconnue (petit hommage aux racines française de Victoria Legrand) qui rappelle, avec la grâce des voix et le côté enfantin des paroles (Victoria arrive à compter jusqu’à sept dans un français compréhensible), certains titres d’Emilie Simon (pour le côté espiègle) ou encore la chanteuse Enya (pour la maîtrise du chant et le côté éthéré Heavenly voices). Le morceau Black Car, avec son motif électronique froid et minimaliste est aussi novateur, titre diffusant une ambiance assez dark comme son nom l’annonce.  Le très accrocheur Lemon Glow, avec lui aussi un motif répétitif joué au synthé, offre à l’auditeur une immersion dans une atmosphère très psyché, à l’image de l’ensemble des clips des différents titres de 7 ; vidéos ultra originales en noir et blanc, composées de figures géométriques se mouvant au rythme de la musique.

7 est donc un album novateur dans la  carrière assez active du duo de Baltimore. Rare est de voir chez des jeunes groupes au style personnel une réelle démarcation entre leurs différentes productions. En effet de très nombreuses formations ne prennent pas assez de risques et offrent souvent de disques en disques des morceaux auto-plagiés ce qui est loin d’être le cas de Beach House.

7 en écoute intégrale

Tracklist
01. Dark Spring
02. Pay No Mind
03. Lemon Glow
04. L’Inconnue
05. Drunk in L.A.
06. Dive
07. Black Car
08. Lose Your Smile
09. Woo
10. Girl of the Year
11. Last Ride
Ecouter Beach House - 7

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