On l’a déjà dit et écrit mille fois : la drogue est une mauvaise habitude qu’il ne faut surtout pas prendre. On ne compte plus les stars du rock qui en font les frais. Décès précoces, gaspillage de talent, fausses routes : la drogue est responsable de bien des maux, si ce n’est de tous. En voici encore une preuve avec ce clip relâché et complètement décadent des The Wave Pictures, un groupe qu’on avait connu provincial, gentiment pop et amateur de cordes raffinées. Aujourd’hui, après quelques années passées à Londres, on ne reconnaît pas le groupe qui s’affiche dans une désastreuse vidéo en 360° (mon dieu) telle une bande de hippies comme le mélange monstrueux de Primal Scream et de…. Fairport Convention. Les Happy Mondays sont devenus célèbres pour moins que ça.
Devenus en quelques années, des acteurs majeurs du renouveau pop anglais, les Wave Pictures de David Tattersall ont un temps eu l’ambition de ressembler aux Smiths avant de prendre une orientation plus psyché folk à la Devendra Banhart mais en beaucoup plus structuré et élégant. Aussi est-on un peu surpris de les découvrir ainsi sur le clip de Jim, leur nouveau morceau, dans des tenues aussi débraillées et visiblement portés par une joie de jouer… communicative. Seule la drogue permet d’expliquer cette métamorphose. C’est sûr.
Le groupe stimulé par les stupéfiants a annoncé qu’il sortirait deux albums en 2018. Le premier s’appelle, Brushes With Happiness, et a une pochette qui interroge sur la santé mentale des musiciens. Il sortira le 22 juin chez Moshi Moshi et est bien meilleur dans l’ensemble que son premier morceau qui ressemble à un boeuf inabouti entre poivrots. L’album a été enregistré en une nuit et en état d’ébriété. Le reste du groupe n’avait jamais répété les compositions avant d’entrer en studio, Tattersall s’étant juste contenté… d’écrire les paroles. D’aucuns diront que cela s’entend. D’autres que pour un album dont l’intégralité des musiques a été composée sur place et sur le pouce, Brushes with Happiness est plutôt une réussite. L’album respire l’allégresse et la magie d’un soir de beuverie entre amis. Il en a la chaleur humaine et l’expressivité. Il faudra voir dans la durée si ce qui semble une bonne idée tient la distance et offre autre chose qu’une ou deux écoutes agréables. Une chose est sûre : cela donne envie d’y voir, d’en boire et de partager la même ivresse.