The Fall, Wire, ce sont les deux groupes qui viennent à l’esprit à l’écoute des morceaux du premier album officiel des Vertical Slump, groupe emmené notamment par le bassiste Ed Shellard. Oubliette qui sort sur le petit label Blank Editions n’est disponible pour le moment qu’en numérique et en cassette mais s’affirme comme l’un des albums marquants de l’année post-punk. Le groupe Vertical Slump existe depuis cinq ans et avait lancé les hostilités fin 2015 avec un premier EP remarquable, Ruined Value. On les avait quelque peu oubliés et perdus de vue depuis et on avait tort.
Le retour de Shellard est un retour plus que convaincant avec treize morceaux qui mêlent des qualités abrasives certaines et un sens mélodique stupéfiant. La basse de Shellard ressemble comme deux gouttes à celle de Peter Hook et leste les pièces d’une sombre ambiance cold wave, qui donne au tout une certaine densité.
Les voix sont syncopées et plombantes mais capables aussi de décrochés poétiques et de délicates attentions. L’ensemble est à la fois robuste, post-punk jusqu’au bout des orteils mais aussi rendu moderne par une production sèche et jamais précieuse. On aime plus que de raison l’évidence d’un No Sleep emballé en moins de 2 minutes et la beauté universelle de Journeys End.
La sortie, avec de petits moyens, de ce premier album ne doit tromper personne : on a bien affaire ici un grand disque d’un des plus grands espoirs du rock britannique. Vertical Slump mérite qu’on l’écoute à deux fois.