Clip de la semaine : Aphex Twin ouvre sa boîte noire

Aphex Twin - Blackbox Life Recorder 21fChaque clip lâché par le prodige anglais est un événement. Il faut dire que les productions de Richard D. James aka Aphex Twin, même si elles se sont plutôt intensifiées ces dernières années, restent relativement rares si l’on s’en tient aux sorties traditionnelles et revendiquées du moins. La précédente vidéo avait fait causer puisqu’on en était resté en 2018 sur le clip de T69 Collapse, extrait du Ep Collapse, la sortie duquel prévue sur le chaîne de télé Adult Swim avait du être annulée car le clip avait échoué à passer le fameux test de Harding qui évolue la capacité d’une succession d’images à déclencher des crises d’épilepsie. La sortie avait fait grand bruit et fini sur youtube où on peut toujours le visionner à ses risques et ses périls.

Le nouveau visuel est tout sauf anodin et respecte cette tradition de clips événement qui marquent les esprits au moins autant par l’image que par le son. Blackbox Life Recorder 21f fait partie des quatre morceaux du nouvel EP de l’artiste La réalisation est signée par un collaborateur historique de l’artiste, Weirdcore, et se termine par une dédicace émouvante de James à ces parents, Lorna et Derek James. Fidèle à sa tradition frénétique, le titre nous fait voyager à toute vitesse dans un univers digital, numérique, fait de briques et de circuits galactiques, qui semble, au final, se résoudre dans un tissu organique. L’impression est saisissante, immersive, rappelant un mélange un peu rétro et cheap de Tron et de Matrix, tout en ouvrant une perspective vertigineuse de convergence du mécanique et du vivant. L’ensemble sert parfaitement un single intéressant et qui met très en avant les rythmiques. Richard D. James démarre, avant de brouiller les pistes en les mélangeant, en utilisant des boîtes à rythme anciennes qui font penser aux sonorités funk des premiers disques de Prince. L’écho est saisissant et le mouvement sublimé par une mélodie plutôt habile et douce à l’oreille. Les rythmes arrivent de partout. Certains comme étouffés et en sourdine, tandis que d’autres doublonnent comme s’ils venaient de part et d’autre. Avec ce titre d’apparence anodine mais beaucoup plus fin qu’il en a l’air, Aphex Twin confirme son sens de l’astuce et sa capacité, avec modestie,

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