Beachy Head, deux fois la tête dans le sable

Beachy HeadDes projets parallèles des membres de Slowdive, ceux de Christian Savill, le discret guitariste gaucher ne sont sans doute pas les plus connus. Pourtant, depuis le single d’Eternal sur Sarah records en 1990, projet immédiatement mis de côté pour se consacrer à un Slowdive en plein décollage, puis l’aventure Monster Movie durant leur long break (6 albums et 4 EP, quand même), il n’a jamais manqué l’occasion de montrer qu’il avait du talent à revendre et que le son et les compositions de Slowdive ne devaient pas tout aux seuls Rachel Goswell et Neil Halstead. Malheureusement, c’est sans doute parce que Graveface, son label américain, demeure confidentiel de ce côté de l’Atlantique qu’il est toujours passé sous les principaux radars prescripteurs.

Pas dit que les choses changent avec ce nouveau projet, toujours sur Graveface même si le label annonce une distribution européenne via SRD qui devrait rendre Beachy Head, ce premier album de… Beachy Head, disponible dans la plupart des bonnes échoppes du vieux continent à partir du 30 avril. A moins bien entendu que le pedigree des autres membres du groupe lui procure soudainement une exposition peu habituelle. Jugez plutôt : cette fois, Christian Savill embarque avec lui dans l’aventure Rachel Goswell et Steve Clark, compagnons au sein de The Soft Cavalry (et dans la vie aussi, voilà pour les potins), Matt Duckworth des Flaming Lips et Ryan Manon, l’un des boss de Graveface, également membre des excellents Dreamend.

Destroy Us, premier extrait de l’album qu’il aura la lourde charge de conclure est un morceau sombre et planant, bien dans l’ADN de la plupart des groupes du CV mais finalement peut-être plus proche de Minor Victories auquel collabore Rachel Goswell. Enregistré comme la plupart des disques qui sortiront dans les mois qui viennent durant la pandémie selon une méthode rendue possible par les technologies modernes (une structure enregistrée à Savannah, Georgie, par Christian et Ryan puis des échanges de fichiers par-delà les mers où chacun apporte son grain de sable), l’album s’annonce sous les meilleurs auspices même si terrain est connu. Entre ombre et lumière, d’un côté une rythmique XXL et de l’autre des synthés et guitares évanescents, Destroy Us se pare d’un héroïsme bon teint qui ne manquera pas de faire vibrer les adeptes des ces sonorités amples et de ces compositions ampoulées toujours jamais loin de ficher le frisson.

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