Annoncée nulle part, pas vraiment désirée, ni imaginée par quiconque, la nouvelle nouvelle nouvelle compilation de Morrissey vient d’être confirmée par Parlophone (Warner) pour une sortie le 6 juillet (en vinyle uniquement d’après les premières informations). A cette date, BMG, la nouvelle structure du Moz, avait aussi prévu la sortie (digitale et vinyle – vous suivez ?) d’un single tiré du nouvel album, All The Young People Must Fall In Love, agrémenté du joli Rose Garden, enregistré sur scène à Nashville.
Pas certain que les deux disques bouleversent notre programme estival mais cette énième compilation n’est pas inintéressante, tant elle paraît composée aléatoirement et sans idée de manœuvre. Flanquée d’une jolie photo d’un Morrissey aux yeux pétillants (sans doute en train de préparer une saillie redoutable sur – au choix – les Chinois, Trump, les migrants ou l’Islam, qu’il sortirait 10 ans plus tard), la dite compilation semble être une resucée de World of Morrissey, un best of lui-même étrange et composé pour bonne partie de faces B, sorti en 1995 (date de la photo d’ailleurs). Sans immense surprise, ni nouveauté à l’exception d’un Suedehead remixé par Mael, l’un des frères Sparks, idole de toujours de l’ancien Smiths ayant récemment condamné ses propos, This is Morrissey s’appuie toutefois sur une sélection soignée, regroupant des titres qu’on adore. On passe sur les classiques indémodables tels que The Last of The Internationl Famous Playboys, Suedehead, Speedway ou Everyday is Like Sunday mais il faut s’y connaître un peu pou aller rechercher Lucky Lisp et les titres fabuleux du ep Boxers. La sélection est tristes, amoureuse et nostalgique avec Angel, Angel Down We Go Together, un titre qui nous tire toujours une larme et le terriblement élégant The Harsh Truth of The Camera Eye, tiré du malaimé Kill Uncle.
Autant dire que, même si cela sent l’attrape-gogos, on n’est à peu près sûr d’y aller voir pour la sensation de tenir l’objet (vinyle noir) entre les mains et les oreilles. Ca sera toujours mieux que d’écouter du flamenco, du reggae ou un de ces horribles machins qui servent à danser sur les plages entouré par des touristes multicolores (là, on blague).